Christine Brunet a lu "Naissance" d'Alexandra Coenraets
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Je lâche à peine le livre. Drôle de sensation. Ma gorge est serrée. Envie d'en parler sans trop savoir qu'en dire et, surtout, comment le dire.
Avant tout, sachez que je ne l'ai pas lu par une sorte d'envie tordue de savoir, un voyeurisme déplacé. Non... Je pense avoir cherché à comprendre l'auteur et surtout à comprendre cette dimension de l'écrit qui donne des mots à l’indicible, qui permet de transcender pour mieux affronter, pour mieux combattre et, peut-être, estomper les cauchemars de la vie.
Commençons par le plus simple, le style : pas de fioritures. Et heureusement parce que le texte est dur. Le ton est juste. On ne s'apitoie pas, pas ce que veut l'auteur, d'ailleurs.
Deux femmes, l'auteur qui se dévoile et nous entraîne en quelques flashes poignants dans les affres de l'inceste. Un personnage de fiction, Laurence, qui a subi le même traumatisme et se débat dans un tourbillon d'angoisses auquel elle cherche à échapper. Chutes, re-chutes, mais la volonté de survivre envers et contre tout.
Je suis sous la coupe de ce long texte, de ce pèlerinage vers une sorte de rédemption qui n'a pas lieu d'être parce que le pèlerin n'est pas le coupable mais la victime.
Le processus psychologique d'abord fragile s'enclenche. On espère même si rien ne peut être effacé. Chapeau au courage et à la volonté de l'auteur.
Christine Brunet
www.christine-brunet.com