Un auteur : Patrick Beaucamps

Publié le par christine brunet /aloys

Qui est Patrick Beaucamps ?

Quelques liens :

  • http://www.bandbsa.be/contes/interview/beaucamps-interview.htm
  • http://www.aloys.me/article-avis-de-lecteur-pour-le-recueil-poetique-de-patrick-beaucamps-tant-d-eau-sous-le-pont-120009217.html

     

    Ses ouvrages :

200 ASA (2005)

Extrait de « 200 ASA » :

 

Mon plus lointain souvenir de ce chêne remonte à l’époque de mes neuf ans. J’avais le dos en appui contre son tronc et mon père tentait de m’expliquer les raisons de leur choix. Le divorce n’est pas une chose facile à faire comprendre à un gamin mais il ne s’en est pas trop mal tiré.

Calmement, il m’a annoncé que ma mère ne pouvait pas m’emmener. Elle partait vivre avec un autre type qui ne supportait pas les gosses mais qui ne rechignait jamais à sortir son carnet de chèques pour une robe en soie ou un week-end à l’étranger. 

Il n’a pas sali l’âme de ma mère, il m’a juste instruit sur le fait que la vie me réserverait bien d’autres surprises et qu’il fallait que je m’y prépare pour ne pas tomber le cul par terre le jour J. 

 

Le bruit du silence (2007) Poésies

Extrait de « Le bruit du silence » :

 

Lumières tamisées,

Voile sur les globes oculaires.

 

Accoudé sur le zinc,

Un ange vagabond,

L’âme en quête de liberté.

 

Perles lacrymales sur le parquet,

Notes de musiques concrétisées.

 

Mégots consumés,

Verres asséchés,

Mort dans les entrailles.

 

Veiller,

Veiller dans la mezzanine de 

l’inconscience,

Par une éclipse des sens.

 

Tant d'eau sous le pont (2013)

 

Extrait de « Tant d’eau sous le pont » :

 

Un havre

 

Les étudiants envahissent les quais.

Leurs parents les attendent.

Impatients,

les moteurs restent allumés.

 

Moi aussi,…

 

Je voulais juste quatre murs et un toit.

Poser mon sac dans un endroit chauffé.

Caresser mon chat dans la cour et puis

rentrer me relaxer en attendant le dîner.

 

La lune orne les cimes.

Mon fils repousse les rideaux et

m’accueille de son sourire.

 

Tout paraît calme chez moi.

 

Je finis ma cigarette en comptant les saisons.

L’air est doux et je me sens bien aimé.

 

 

Brasero (2014) A paraître.

En 2012, il a participé au collectif publié pour le printemps des poètes, Ed. Chloé des Lys

www.aloys.me

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C'est d'ailleurs l'avis d'un lecteur paru sur ce blog que je choisis pour vous faire découvrir son univers 

 

Un bel avis de lecteur... Publié le par christine brunet /aloys

http://www.aloys.me/article-avis-de-lecteur-pour-le-recueil-poetique-de-patrick-beaucamps-tant-d-eau-sous-le-pont-120009217.html

 

Bonjour,
  
 Membre du club de lecture de la Bibliothèque Jean de la Fontaine d’Ath (chargé en 2012 de désigner le lauréat de son concours de poésie), je n’ai pu – alors en voyage à l’étranger – assister à la soirée de proclamation des résultats ni surtout à la lecture par Patrick Beaucamps d’un choix de ses œuvres.
  
Je suis donc d’autant plus heureux d’avoir trouvé et lu son recueil Tant d’eau sous le pont que vous avez publié cette année, et de vous dire combien il m’a touché.
  
Je n’ai pu m’empêcher d’en rédiger un petit avis critique (ci-joint) : s’il vous semble de quelque intérêt, je vous autorise bien volontiers à la reproduire sur votre site, blog… et/ou à l’adresser à l’intéressé. avec mes remerciements pour ce bon moment de lecture.
  
  
Tant de mots sous pression, tant d’émoi dans le ton.
 
Tant d’eau sous le pont, forcément ça ne passe pas sans remous : avec Patrick Beaucamps, ça trace où ça casse.
Verlaine, le grand ancien, ne pourrait dire plus justement, à la lecture de ce recueil : « Souvenir, souvenir, que me veux-tu ? » Car si « la vie est là », « simple et tranquille », elle ne l’est sans doute pas. Patrick Beaucamps ne dit rien d’autre (p 49) : Tout paraît calme chez moi.
Le plus petit détail, souvent, enclenche la machine à remonter le temps et vient ajouter une nouvelle nuance au tableau pointilliste d’un parcours personnel éprouvant, suscitant chez tout lecteur une empathie immédiate. Pour peu qu’il ait, lui aussi, cette capacité de s’habituer à tout sans pour autant y être étranger (p 73).
Ne suffit-il pas pour cela de prendre (p 37) du temps pour ne rien faire, sinon solder les comptes du passé pour jouir d’un présent où l’on puisse enfin dire (p 49) : L’air est doux et je me sens bien aimé.
Reste la grande question du poète (p 55) : A quoi peut bien ressembler la vie d’un homme qui n’écrit pas de poésie ? A la même plénitude peut-être, s’il vit de poésie.
Vecteur privilégié de l’être, la lecture en transmet les vibrations avec plus ou moins d’intensité selon l’œuvre. Ici, certes, elle se joue des genres, à la fois
poèmes – la réalité s’y prend aux mots en vers et contre toute banalisation prosaïque ‑,
nouvelles – un courant narratif les alimente comme un art consommé de la chute ‑,
roman même (autofriction ?) – les personnages y sont construits progressivement, dans une organisation architecturale.
Aucun doute, par contre, sur la force qui se dégage de l’ensemble : lire Beaucamps, c’est vibrer beaucoup !
 
Christian GONIEAU
 

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J
Carine-Laure a clairement tout dit, brièvement, j'adhère.
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C
De très belles notes de lecture pour cet auteur. Qui le mérite.
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