"Méandres" de Salvatore Gucciardo dans la revue TRAVERSEES

Publié le par christine brunet /aloys

https://traversees.wordpress.com/2015/05/30/salvatore-gucciardo-meandres-editions-chloe-des-lys-mouscron-belgique-2015-98-p-2360-euros/

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"Méandres" de Salvatore Gucciardo dans la revue TRAVERSEES

Salvatore Gucciardo, Méandres, éditions Chloé des Lys, Mouscron (Belgique), 2015, 98 p., 23,60 euros.

Chronique de Jean-Paul Gavard-Perret

Gucciardo ne cesse d’oxygéner la distance qui sépare l’homme – en ses miels et sels obscurs – du cosmos. Il balaie l’horizon noir, opte pour la lumière en faisant le tri dans des « sentiments entremêlés » envahis de chiendent et autres mauvaises herbes au sein des profondeurs de l’être. En effet, à l’heure de leur départ de quelle étroite blessure se souviendront les hommes s’ils ne font que se laisser bercer sous les laves du ciel ? Le poète se rappelle ainsi au bon souvenir de ceux qui ne cultivent que l’image matérialiste emmagasinée dans leur cervelle. Le poète – en Salvatore donc en sauveur – en rappelle le miaulement macabre et les miasmes.

Plus qu’un autre il opte pour le pari mystique, la bavure des sages, la sapience qui si elle ne remédie apparemment à rien, garde raison de tout. Seule la flamboyance des astres, les symphonies divines peuvent faire baisser les gardes et tronquer les œillères à travers quelques trous de verdure dans les tiédeurs du jour. La saveur mystique tient alors les paupières ouvertes au gré du vent et sèche au besoin les passions qui ne permettent même plus de reconnaître l’autre.

Abondamment noué de soleil, le poème avance à reculons du temps. Certes la tombée du crépuscule arrivera. Néanmoins et afin que l’être ne s’y vautre pas avec le fracas d’un capitaine ivre, il faut au sein des bourdonnements, des arabesques de la chair non pas poster des breloques de pudeur mais atteindre l’inaccessible flegme qui mène aux portes de lumière.

Le poète appelle donc à retrouver la nourriture spirituelle plutôt que cultiver le précipice dans lequel trop meurent d’envie de se jeter. Qu’on se rassure : le temps viendra de ce feu d’artifice ou de cette chinoiserie. C’est pourquoi il faut apprendre à s’y lancer avec élan afin que – lors du tout au trou – l’être puisse s’enflammer l’âme plutôt que de la froisser. A sa manière Gucciardo ne reprendrait-il pas le pari de Pascal ?

©Jean-Paul Gavard-Perre

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P
J'imagine que la poésie de Salvatore est flamboyante, cosmique comme ces tableaux !<br /> A découvrir absolument !
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E
Qui mieux qu'un poète peut en apprécier un autre? Je ne connais pas vraiment la poésie de Salvatore - ne suivant pas "la poésie" en général - mais j'aime formes et couleurs de ses tableaux...
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S
Merci pour ta gentillesse Marcelle.
J
Un poète qui identifie un autre poète : quelle osmose. Quel délice de lecture ! Je vois des briques symboliques rondes et non rouges, de mille couleurs, posées l'une sur l'autre sans rejointoyage pour former, du début à la fin, une structure solide qui ne transmet qu'une envie : lire et découvrir cette poésie du Salvatore, sauveur comme le souligne Jean-Paul Gavard-Perre, qui nous livre ici une savoureuse et riche approche des textes de l'auteur. Bravo et merci pour ce partage aux mille senteurs de l'être.et de ses profondeurs.
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S
Merci Edmée pour tes impressions sur Méandres.
S
Ton commentaire me touche particulièrement Jean-Louis! Amitiés.