Michel Beuvens a lu "Nuageux à couvert" de Marcelle Dumont
/image%2F0995560%2F20160311%2Fob_947374_9782874599064-1-75.jpg)
Ces nouvelles auraient pu s’intituler « Histoires de femmes », mais « Nuageux à couvert » est bien plus évocateur (à l’instar de la couverture). Il ne s’agit pas de femmes extraordinaires, de « superwomen » à qui arrivent des aventures incroyables, mais de femmes de tous les jours, comme on en a tous rencontré. Avec sensibilité mais sans pathos, Marcelle Dumont nous montre que derrière les façades de la vie quotidienne, il y a l’amour, la fin de l’amour, la mort : ce sont eux qui forment le fil rouge de ces nouvelles, comme ils forment le fil rouge de la vie. Simenon n’est pas très loin (c’est un compliment), dans le choix des sujets mais aussi dans le style : une écriture genre « ligne claire », sans artifices mais pas sans nuances, émaillée de belles formules (comme « elle s’était mariée comme on se noie »). De plus, il y a, dans les descriptions, des détails typiquement belges qui en accentuent la saveur. Certaines nouvelles se terminent en point d’interrogation, d’autres en points de suspension, laissant le lecteur imaginer une suite, mais j’aime particulièrement une des fins, quand la dernière phrase éclaire rétrospectivement tout ce qui précède. A vous de découvrir laquelle !