Christine Brunet a lu "Wasserfall" de Kristof
Je prends le bouquin, le feuillette intriguée : de prime abord, cet ouvrage est une juxtaposition de textes... Seulement ?
J'en parcours les premières lignes, joue avec cette image d'un jour à oublier, sourit aux premiers vers mordants : non, il ne s'agit pas d'une simple énumération d'idées... mais de réflexions sur les instants de la Vie, des arrêts sur image, potions de temps qu'on tente d'arrêter ou de retenir sans y parvenir.
Le temps passe, l'auteur sent la vieillesse à sa porte... son impuissance à l'ignorer.
La vie quotidienne vécue comme une prison, un moment dont on ne peut s'échapper... Récit pessimiste d'une société engluée dans ses travers commerciaux futiles dans lequel l'écrivain tente de se frayer un chemin.
Entre Pologne et Paris, entre quotidien et courts instants fantasmés, entre coups de gueule et trop brefs interludes de douceur, Kristof s'insurge contre son impuissance, l'immobilisme et l'égoïsme d'un genre humain en déclin. Le poète se cogne contre des murs invisibles, oppressants... Une prison dont il est l'une des pierres, mais une pierre qui ne voudrait plus faire partie de l'édifice.
J'ai lu ce recueil comme un journal, en suivant les humeurs d'un auteur à fleur de peau... Un voyage intérieur plus gris que noir mais parfois étonnamment illuminé d'étoiles filantes...
Christine Brunet
www.christine-brunet.com