Jeanne R. a lu "Le temps de l'errance" de Jean-François Foulon

Publié le par christine brunet /aloys

Jeanne R. a lu "Le temps de l'errance" de Jean-François Foulon

Loin du voyage initiatique, "Le temps de l’errance" de Jean-François Foulon est un recueil poétique tourné vers le passé avec une sorte de spleen venant des profondeurs de sa pensée comme de son terroir. Dans cet opuscule où l’avenir se voit volontairement nié on ne croise guère de Muses, seule la grande Nostalgie y tient le rôle essentiel. Certes, certes, à la fin de tous ces rappels du passé il est fait mention de l’amour mais sans outre mesure.

Je divise à dessein cet ouvrage en trois parties, en faisant fi de son centre pour l’avoir vécu semblable à une intrusion dans l’intimité-même de son auteur en proie avec ses propres souvenirs d’enfance… Rousseauiste à cette heure, Foulon cherche à faire revivre par la plume et dans son cadre d’antan le petit Jean-François, et ce, au plus près de la nature grâce à des promenades en solitaire. C’est donc bien respectueusement que j’en fais volontiers l’impasse ici-même. Oui, il n’y a que l’auteur qui possède la clé de ces méditations contemplatives tandis que dans le trou de la serrure on regarde des images qui nous sont étrangères, et pour rien au monde on ne voudrait en déranger l’ordonnance à jamais figée.

Dans la première errance, on retrouve avec style la nostalgie romantique aussi récurrente et triste que chez Léopardi, quoique plus moderne ou plus extérieure, avec en filigrane cette quête perdue, celle qui veut donner un sens - même dérisoire - à nos pauvres vies. Puis, je me suis ravisée quelque peu au fur et à mesure de cette lecture car il y a de l’Homère amer et sombre dont la nostalgie du voyage imaginaire ne guérit pas.

La troisième et dernière partie nous parle des quatre saisons, d’une manière beaucoup moins gaie que la musique de Vivaldi, avec ces renvois rétrospectifs et inspirés volés à l’enfance par le biais des rêves et des regrets cent fois déclinés. En ce retour aux sources, point de rémission et nul oubli possible ! Alors on se laisse guider par cette solitude des plus noires qui décidément ne quitte pas son auteur auquel nous devons ce recueil très sensible, recueil ô combien personnel…

Jeanne R.

Lyon, le 16.05.2016

http://jeannerromanciere.hautetfort.com/

Jeanne R. a lu "Le temps de l'errance" de Jean-François Foulon

Jeanne R.

Lyon, le 16.05.2016

http://jeannerromanciere.hautetfort.com

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J
Pour ma part, je confesse me laisser très souvent emporter par ma plume... ; comme il est vrai que mon monde intérieur est peuplé de grands auteurs trépassés.<br /> Jeanne R.
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J
"Les grands auteurs trépassés" sont ceux qui ont formé notre goût littéraire.
M
Super note de lecture. Bravo à Jean-François Foulon !
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S
Un bien bel hommage, cette note de lecture. <br /> Bravo à l'auteur de la note et à Jean-François Foulon ! Quand la sensibilité appelle la sensibilité, ce sont les mots qui font un bien beau chemin. Félicitations :-)
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J
Rousseau, Léopardi et Homère... Elle y va fort, notre chère Jeanne R. :)))
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