Séverine Baaziz a lu "La maison" de Marie Klimis
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Autant vous le dire tout de suite, avant même de recevoir ce roman, j’avoue qu’il avait déjà mes faveurs. Comment aurait-il pu en être autrement, moi qui aime tant les contes, les jolies couvertures… Bref, tout s’annonçait des plus positifs. Sauf qu’à attendre le meilleur, on peut aussi être déçu.
Eh bien non : je l’ai adoré !
J’ai ouvert le livre et, très franchement, dès les premières pages, j’ai su que je l’aimerai jusqu’au bout. Il faut dire qu’il commence par une apostrophe au lecteur, de celles qui vont agréablement rythmer tout le long de l’histoire : « Tiens, un nouveau venu. Entrez cher ami, n’ayez pas peur. Je vous en prie, prenez un siège. Installez-vous, mettez-vous à l’aise. »
Ce livre, c’est l’histoire d’une maison traversée par les vies enchantées et désenchantées de ses occupants. Des vies nourries de rencontres toutes plus fantasques les unes que les autres. Un théâtre vibrant. Les murs en tremblent. Les tuiles en tombent. Puis, on répare.
Et puis, un incroyable festival de personnages haut en couleur : Clovis Hammeur, Aurore, Jules, Pierre le camelot, Horace le forgeron, Perceval Poulet (l’homme aux oiseaux), Antoine Gredin (marionnettiste), l’Artiste, Mrs Harrison, Constance (la cuisinière ensorceleuse), et tant d’autres.
Présenté comme cela, on pourrait se méprendre sur la qualité essentielle de ce conte : foisonner de fantaisie sans jamais être brouillon.
L’écriture est parfaitement maitrisée, élégante et pétillante. Le fil narratif, délicatement cousu. Chaque page a sa raison d’être. Chaque mot est juste.
La légèreté n’est jamais niaise ; la gravité jamais larmoyante. J’ai beaucoup aimé aussi ces poupées russes parsemées ici et là ; ces histoires dans l’histoire qui se dessinent presque l’air de rien.
Fantasque et touchant. Oui, c’est ça. Tellement distrayant, aussi. A l’image des deux personnages principaux : Clovis Hammeur, bourru, né de presque rien et Aurore, l’enfant venue de nulle part. Deux solitudes presque démentielles qui s’apprivoisent.
Je referme ce livre avec le souvenir du plaisir de l’avoir lu. Pas seulement parce que je me suis attachée aux personnages, à leur devenir, mais aussi parce qu’à mon humble avis, une écriture si aboutie dès le premier roman est quelque chose de peu commun.
Voilà.
Je lève mon chapeau et je dis : merci, Marie.