Edmée de Xhavée a lu "Des lames et des lumières" de Carine-Laure Desguin
J’ai lu Des lames et des lumières de Carine-Laure Desguin (Edmée De Xhavée)
Je ne le dirai jamais assez – ni trop - , la poésie n’est pas ma Lorelei. Non que je n’aime pas et fasse « pouah, des poèmes… passons notre chemin », mais c’est souvent un langage qui me perd en cours de route… Bref, j’en lis « par-ci, par-là » et c’est en général parce que je connais l’auteur.
Ce fut donc le cas cette fois-ci. Il faut dire que l’objet est séduisant : une préface d’Eric Allard, préface qui donne, en quelque sorte, une boussole pour le voyage. De très belles illustrations de Catherine Berael, et une présentation à la fois chic, sobre et soignée.
Et puis on bat les cartes. Coupez-les de la main gauche. Un deux trois c’est parti.
Il y a des astres, des paniers d’horoscope, le destin et sa papesse des mystères, des heures longues, Des mots et images qui déferlent, parfois très hermétiques pour moi, mais quelque part il me semble que la musique, oui, la musique… quelque chose en moi la comprend et l’accueille. Il y a des pirouettes, des chromos tendres (ah, ce joli prince amoureux charmé par les elfes sur un pont de boucles d’or…), des hallucinations en 3D (la victoire dans son chariot de soleils tiré par des chevaux de sang qui s’élance du septième ciel…), des contes effrayants (les sorcières qui comptent des coquillages sur des nappes secrètes tissées de fils aux reflets d’écume et de serpents…). Il y a, oui, de tout ! On est dans un shaker de perceptions quasi-oniriques mais de celles qui vous collent à l’âme au réveil…
Ça, c’est pour la première partie du recueil… C’est la partie qui nous introduit aux cartes et à leur regard sur le monde, sur nous. Mais la seconde partie, celle qui est illustrée… elle s’impose d’elle-même avec un rythme psalmodiant, révélateur. Après le tourbillon précédent, on est arrivés dans le lieu où tout s’éclaire, tout se calme, se révèle.
Bravo Carine-Laure pour m’avoir amenée à lire tout un livre de poésies, mais surtout à ne pas m’y ennuyer, et avoir le plaisir d’en parler…
Edmée de Xhavée