Hélène Van Caneghem nous présente son recueil de nouvelles "La douleur du fétiche à clous"
BIOGRAPHIE
HÉLÈNE VAN CANEGHEM
LA DOULEUR DU FÉTICHE À CLOUS
Bruxelles, le 5 décembre 1953
Mille et une vies, mille et une passions.
Voilà ce qui me colle à la peau.
L'enfant ? Ne décide à parler qu'à 4 ans, mais de manière fluide.
L'adolescente ? révolutionnaire et indépendante. Aventurière solitaire et intrépide en Angleterre, au Danemark...Études classiques agrémentées de cours divers comme théâtre, langues, dessin, musique…
La carrière ?Différents jobs avant de se stabiliser dans les bureaux de la grande distribution. Démotivée par l'entreprise qui a racheté l'ancienne, malgré l'achat d'une maison, jette l'éponge. Hélicicultrice, secrétaire de golden boys puis assistante vétérinaire, de gros ennuis de santé m'obligent à jeter le gant.
La femme ? Mère de deux enfants, laxiste pour l'indépendance, sévère pour l'éducation.
L'épouse ? Indépendante et assez dominante. Survit à plusieurs années de vie commune avec un psychopathe. Divorce éprouvant. Remariage.
Le mot que j'aime : fusion.
Le mot que je déteste : abandon.
Après avoir écrit quatre livres pour enfants et plusieurs nouvelles lauréates de concours, je tente la délicate intervention d'exorciser ma mémoire, au risque de revivre mentalement certaines scènes jusqu'alors enfouies dans mon subconscient.
Quatorze années partagées avec un psychopathe marquent la vie au fer rouge.
L'emprise hypnotique s'étend jour après jour.
La logique ne trouve plus sa place.
La main du prédateur étouffe toute rébellion.
Un jour, un jeune docteur déclenche le réveil en prononçant ces quelques mots: « Il va finir par vous tuer ! »
La domination s'est fissurée puis écroulée.
Entraînant avec elle le chaos, l'oppression laisse toutefois des cicatrices invisibles, stigmates d'une autre vie.
La liberté, l'amour et la confiance sont retrouvés.
Ne vous croyez jamais perdu.
COURT EXTRAIT DE LA NOUVELLE « BRITNEY »
« Frapper l’a mis hors d’haleine.
Il regarde son poing rougi de sang.
Je fuis dans la nuit.
Je n'ai plus qu'une chaussure que je perds rapidement.
Le jardin, la clôture, un bout de champ de blé, des orties, hautes, très hautes.
Je me bouche le nez pour réduire le bruit de ma respiration.
Mon cœur s’emballe.
J’avale du sang.
Les orties me brûlent le corps.
Il y a un temps fou que je suis là.
Il a cessé de chercher.
Enfin, je crois.
Il doit être rentré.
J’attends encore.
Je me dis de compter jusqu'à 100 avant de bouger.
A 100, je me dis que j'ai compté trop vite et je recommence.
J’ai très peur. »