Kristof nous présente son prochain recueil "Le temps déposé"
Le temps déposé
Il ne faut pas tromper le lecteur. Je n’écris pas de la poésie. C’est une chronique d’aujourd’hui, qui emprunte à tous les genres littéraires avec, il est vrai, une teinte poétique dominante dans les harmonies. Le temps déposé, qui est mon nouvel opus, ne déroge pas à la règle. Il s’inscrit dans la logique de mon travail de consignation d’événements généraux et personnels, de mes réactions passionnées face à notre monde décadent que je juge très sévèrement. Autrement dit, et sans prétention aucune, c’est un « doux style nouveau » revisité inconsciemment.
La seul chose que j’ai en commun avec Dante, c’est notre passion pour le vin, sans aller jusqu’à cuver comme lui, au 4 rue Saint Séverin dans le 5ème arrondissement de Paris. (est-ce vrai ? en tout cas, c’est une légende urbaine qui a survécu jusqu’à nos jours et qui me plaît)
Il y a cependant, dans « le Temps déposé », de grands changements visibles.
Mon style a évolué. On pourrait dire qu’il a grandi. Je l’ai rendu plus incisif lui appliquant des rythmes parfois effrénés, saturés d’émotions,
pas toujours voulus d’ailleurs, puisque les textes se rapportant aux douloureux événements de novembre 2015, se sont imposés à moi.
Une grande variété de sujets est abordée sous un angle que j’ai souhaité volontairement déroutant. Il est vrai que je n’aime pas les choses qui se comprennent d’emblée. Je fais mon maximum pour préserver le mystère, conduire,
guider le lecteur à travers une sorte de voyage initiatique, non pas pour le séduire
ou lui plaire, mais pour l’introduire dans mon univers, libre à lui bien sûr, d’accepter ou de refuser.
Un extrait !
13 novembre
Ce jour ne chante plus
Plusieurs mourants
Déjà sans connaissance
Sur le trottoir
Dans la salle
Saignants écarlate
Des cris
Des plaintes
Jusqu’à l’écœurement
Des draps tombent
Pour aveugler la mort
Pour ne pas l’effrayer
Le manque de vie
Creuse la nuit
La passion des appels
Des derniers appels
Les soupirs s’enfuient
Comme le temps