Le transfert de Carine-Laure Desguin (lu par Edmée De Xhavée)

Je l’ai lu, je l’ai lu, presque d’une traite, et je peux vous dire que… ô lecteur qui entre dans ces pages, abandonne toutes tes certitudes, tu es parti pour un voyage dont tu pourrais ne pas revenir autrement que dans une clé USB…
On rit, mais un peu jaune quand même. Il est interdit pourtant de ne pas rire du clown, car ce rire-là est un passeport pour le maintien de l’existence des malades. On ne rit pas ? Oups, inexistence programmée. L’infirmière, drillée comme une femme-robot sortie d’un film de science-fiction, elle connait tout le savoir-vivre de ce nouveau monde, mais le médecin, lui… il patauge encore et emploie, le vilain malappris, des mots censurés par le politically correct en vogue dans un nouvel univers aux codes incontournables. C’est pour le bien de tous.
On assiste à un instant entre deux réalités, le pont étant le transfert.
La programmation. Inexorable, sans pitié, sans états d’âme, c’est la règle hein, qu’y faire ? Car il n’est pire maladie que la non-conformité, et il faut éradiquer, empêcher la contagion, la résistance, les ruses d’un malade qui soudain dit avoir une folle envie de rire… Que nenni, l’infirmière que rien ne détourne de son devoir sacré ne laissera pas le médecin lui parler de ces choses dérisoires, humaines, compatissantes.
Futuriste ? Heuuuu… c’est au tournant, c’est pour ça qu’on rit, oui, mais de plus en plus jaune…
Chloé des lys, 15,70 euros et 74 pages de bonheur aigre-doux, y-comprise une préface d’Eric Allard
Edmée de Xhavée
