Christine Brunet a lu "L'Astronaute" de Séverine Baaziz

Couverture verte (et pour cause), petits personnages debout sur des avions en papier qui traversent la page, voici le tout pemier visuel que j'ai eu du 3e roman de Séverine Baaziz... Image originale pour un récit qui ne l'est pas moins !
Comment qualifier "L'astronaute" ? Voyons... Quelques adjectifs : déstabilisant (pour qui a lu les deux premiers romans), court (plus une longue nouvelle qu'un roman), monochrome (là, faut lire), fou, dingue, absurde... Dis, Séverine, tu l'as écrit sous l'emprise de quel psychotrope ?
Le personnage principal est givré, l'aventure est loufouque... tellement que, du début jusqu'à la fin, on se demande si Michel Bracowski, l'astronaute mou, malléable, psychologiquement instable, n'est pas simplement le fruit du rêve cauchemardesque d'un esprit caché mais pourtant si présent en tre les lignes, un être jamais nommé mais qui raconterait sa vie très agitée... ou, qui sait, un drogué en plein délirum tremens. Bon, je ne vais pas jusqu'à accuser l'auteur, hein... N'est-ce pas, Séverine ? On ne sait jamais... si je me transformais en Kröte.
"L'astronaute" est un conte absurde dans lequel le lecteur s'englue. Quelques sourires timides vite effacés par des grimaces de dégoût. Berk, berk, berk... Coâ ? Coâ ? Coâ ?
Le texte, très visuel, olfactif, tactile, est très original, montrant ainsi toute la virtuosité de la plume de Séverine Baaziz.
Je ne saurais trop vous conseiller de vous embarquer, aux côtés de Michel Bracowski, dans ce voyage abracadabantesque. Difficile de vous en dire plus sans déflorer les sensations et les surprises qui vous attendent. Un conseil, pourtant : accrochez-vous ! Restez sur le qui-vive, tous vos sens en alerte : vous allez en prendre plein les mirettes !
Coup de coeur inattendu !
Petite confidence de Séverine... c'est ma désespérance de la nature humaine qui m'a donné envie d'écrire cette histoire, certaines actualités dramatiques comme la "crise des migrants", la montée des populismes. La crainte, aussi, que le pire possible puisse dépasser notre imagination, que les hommes puissent se surpasser d'insatiabilité et de cruauté. Un "stop !" que je hurle sur papier.
Christine Brunet
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