Séverine Baaziz a lu Dans un grand champ de nuages blancs, le premier roman de Philippe Dester (de son vrai nom : Philippe Desterbecq)

Je ne sais pas vous, mais moi, il y a des livres qui ont beau attiser ma curiosité maintes et maintes fois, je ne les lirai pas. La vie étant trop courte pour tout lire, probablement la raison fait-elle sa sélection. Et puis, il y en a d’autres qui s’imposent comme par évidence. Ce fut le cas du livre de Philippe.
Un titre qui sonne, une couverture qui interpelle, et surtout un sujet qui m’a toujours littérairement fascinée : la vie après la mort. Tant de déclinaisons possibles, tant d’invitations à l’intime et à l’universel... Une thématique qui a d’ailleurs donné vie, pour ceux qui s’en souviennent, à mon premier roman.
Comment Philippe, lui, allait-il donc bien pouvoir aborder la grande question de l’après ?
J’ouvre le livre et, immédiatement, le point de départ de l’histoire fait écho à un autre livre que j’ai beaucoup aimé : La chambre des merveilles de Julien Sandrel. Même fait divers tragique : un adolescent de seize ans, sur un skateboard, est percuté par une camionnette. Dans La chambre des merveilles, le garçon tombe dans le coma ; dans le roman de Philippe, il se retrouve dans un grand champ de nuages blancs. Se pourrait-il qu’il s’agisse d’un clin d’œil ?
L’histoire, maintenant.
Alex, l’adolescent, assis sur son nuage, s’entend annoncer par une voix qu’il est mort, certes, mais aussi, oh joie, oh bonheur, qu’il a la possibilité de redescendre sur terre. Evidemment, ce n’est pas si simple. Il faut qu’il accepte le deal. Ou autrement formulé : les missions. Lui qui croyait, naïvement, pouvoir retrouver un semblant de vie normale, ses proches, eh bien le voilà embrigadé dans une course qui le dépasse, celle des échelons de la vie spirituelle. Mais de quelles missions s’agit-il ? Que peut-il espérer ? Et surtout parviendra-t-il, si jeune, à faire le deuil de sa vie terrestre ?
Désolée, mais je ne vous en dirai pas plus.
J’ajouterai simplement qu’en plus de la thématique de l’au-delà explorée avec originalité, Philippe croque avec justesse l’âge adolescent, la place de l’amitié, la fougue des premiers amours, mais aussi la cruauté de la maladie... J’ai failli fondre en larmes plus d’une fois. Je me suis agacée de cette voix angélique parfois insidieuse. Bref, je me suis prise au jeu de l’histoire et, une fois le livre refermé, les personnages si attachants ont continué à m’accompagner : Alex, bien sûr, mais aussi madame Peyrac, Ornella, Amir, Aglaé...
Une seule question : à quand la suite, Philippe ?
Disponible en ligne : https://www.editionsdusaule.com/produit/dans-un-grand-champ-de-nuages-blancs/
SEVERINE BAAZIZ
