Edmée de Xhavée nous présente son prochain ouvrage à paraître aux Editions Chloé des Lys

Publié le par christine brunet /aloys

 

Présentation de Toffee – Edmée De Xhavée

 

C’est bientôt que mon nouveau livre sortira. Deux romans, Toffee et La preferida. Le premier au goût d’un tendre caramel salé et l’autre avec une pointe de ciguë. Une poignée, plutôt. On va dire un apéro à la ciguë et puis un soufflé au soufre.

 

Mais aujourd’hui c’est Toffee que je vais présenter. Sans trop en dire.

 

Un vieux monsieur content de sa vie, une dame plus toute jeune qui veut savoir. Une histoire pas possible, pas vraisemblable, et pourtant, serait-elle, en fin de compte, vraie ? Peut-on tout expliquer de ce qui se passe dans l’intime des gens, de leur détresse, de leurs rêves ?

 

Un court extrait :

 

Luis et Sofia accompagnaient les Fauquier à la villa de vacances pour tous les séjours prolongés, laissant Dolorès à ses charges de concierge et un peu de repos puisqu’elle n’avait alors ni à cuisiner ni à servir à table. Sofia avait rapidement abandonné l’école où on se moquait de son accent – elle était trop fière, lui reprochait Dolorès qui elle, avait appris l’humilité -, et aidait la vieille Zélie à la cuisine, au ménage et au service à table, tandis que Luis aidait le jardinier, assurait les déplacements en voiture et l’entretien de cet engin merveilleux, une Minerva crème et marron.

Et Sofia, quand les patrons n’étaient pas en vue, nageait dans la rivière claire où les tiges de nénuphars s’enroulaient autour de ses chevilles brunes, galopait pieds nus dans l’herbe d’où montait l’odeur de menthe et le picotement des sauterelles dérangées par sa course. Toute déterminée à s’abandonner au bien-être-en-vie qui rebondissait en elle, de veine en veine, de muscle en muscle…

Son accent, elle le travaillait mieux parmi les gens qui ne le lui reprochaient pas, et elle avait assez d’intelligence pour soigner sa façon de s’exprimer, choisir des mots adéquats, observer comment vivaient les patrons de ses parents pour s’en inspirer. Elle ne voulait pas, avait-elle expliqué bien plus tard à Julie, se sentir une petite-étrangère-pas-à-sa-place toute sa vie.

Sofia avait bien des fois évoqué cette époque de douceur paisible. Ses parents avaient trouvé refuge et travail, payant le prix de cette seconde chance par l’arrachement à tout ce qui leur était familier afin de non seulement survivre, mais vivre, et elle jouissait d’une adolescence presque normale, même si la guerre s’était étendue et avait imposé les files d’attente pour le pain et tant d’autres choses, ainsi que des bombardements très effrayants, mais qui avaient rarement représenté un danger dans leur partie de la ville.

Le bois de chauffage et les pommes n’avaient guère manqué, provenant des terres et vergers entourant la tannerie, et comme bien des familles, les Fauquier et leurs cousins avaient su trouver les ressources pour une certaine normalité dans la vie quotidienne, secourant au mieux les moins nantis autour d’eux.

Pour tous les jeunes qui étaient aux études, celles-ci se poursuivaient avec les aléas de trains qui partaient ou pas, de classes détruites ou pas, et on continuait d’organiser des promenades en vélo entre jeunes, la tartine dans le sac, la joie aux joues, la paix dans le futur…

Publié dans présentations

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J
On reconnaît bien la touche d'Edmée à cet extrait. J'avais adoré les précédents et celui-ci ne devrait pas me décevoir. :))))
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E
Merci :)
P
Et dire que je n'ai pas encore lu le précédent ! <br /> Deux romans pour le prix d'un alors !
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E
Oui, un vrai bargain :D
B
Houlà Edmée! Ton esprit doit vagabonder souvent dans d'autres univers et en fait, tes histoires ressemblent un peu à des tableaux que tu as peins avec des mots. Rien qu'à la lecture, on imagine le décor et quelle productivité! Personnellement, j'ai besoin de stopper quelques mois l'écriture pour me consacrer et savourer la lecture. J'attends avec impatience quelques livres commandés et je m'apprête à commencer ton précédent roman que déjà...Toffee m'interpelle.
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E
Coïcindence : j'ai lu le tien d'une traite! Vraiment un tout bon témoignage sans apitoyement... :)
S
Dès les premières lignes, on est envoutés par l'ambiance photographique, et même cinématographique. Un sacré sens à la fois de l'atmosphère et de la narration ! Chapeau, Edmée ;-)))))
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E
Merci Séverine!
M
Quelle productivité et quel talent !
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E
Micheline, toi aussi tu écris au fusil mitrailleur :D
E
Ben Carine-Laure, je sors un livre par an à peu près, et c'est moins que toi qui les sort comme d'un fusil mitrailleur. Moi il faut recharger comme sur une vieille carabine :) Mais quelle chance que de faire la Une deux jours de suite, yeaaaaaah, j'en ai le tournis :D
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C
Edmée de Xhavée devrait ralentir le rythme de ses écritures, je peine à suivre tout ça. Quelle énergie!
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