L'écrivain Mireille Poulain-Giorgi a lu et chroniqué le dernier ouvrage de Séverine Baaziz "L'astronaute"

Publié le par christine brunet /aloys

 

Candide, l’astronaute

 

 

Après SERIAL, thriller érotique/horrifique de Christophe Sambre, me voici avec L’ASTRONAUTE, conte philosophique de Séverine Baaziz.

Grand écart réalisé avec facilité malgré mon âge certain.

Evoluant dans et pour les banques luxembourgeoises, il me semble que ces deux auteur.e.s ont dû trouver l’antidote au poison des chiffres… les lettres. 

Disons-le tout de go : Séverine sait écrire, c’est-à-dire qu’elle sait penser et trouver le mot. Juste et simple. Son regard distancié mâtiné d’un trait d’esprit séduit immanquablement le lecteur. Talent qui lui semble être aussi naturel à l’écrit qu’à l’oral.

 

Son personnage principal, l’astronaute Michel Bracowski, brave gars qui s’est toujours laissé ballotter dans la vie en attendant que les choses se passent, se retrouve propulsé dans un autre monde, loin de sa femme qui l’a rejeté et qu’il continue d’aduler et de pleurer.

Fort heureusement, ce nouveau monde ressemble à l’Eden : aucune pollution. Aucune maladie. Aucun déchet. De l’Immaculé partout.

Et… En prime, on lui offre des femmes toutes plus belles les unes que les autres avec pour mission de les engrosser car dans ce meilleur des mondes, les hommes d’une laideur repoussante ne pensant qu’à manger, à se goinfrer, à se bâfrer … sont tous stériles. 

 

Que les lecteurs et lectrices lubriques s’éloignent. 

Et que s’approchent tous ceux et celles pour qui la pensée réside au-dessus de la ceinture. Tous ceux et celles qui ont aimé « La Métamorphose » de Kafka, « Rhinocéros » de Ionesco, « La planète des singes » de Pierre Boulle, « La Servante écarlate » de Margaret Atwood, « Soleil vert » le film  de Richard Fleischer, « Candide » de Voltaire et la philosophie de Leibniz pour qui la question du mal restait incompréhensible.

 

Car tout y est. Et… Ne vous inquiétez pas si par anamorphose, des images de têtards, grenouilles, crapauds, envahissent votre cerveau.

 

Oui. Lisez le conte philosophique, L’ASTRONAUTE. Et commencez par l’épigraphe qui donne l’état d’esprit de Séverine au moment de l’écriture :« Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots. » Martin Luther King.

 

Publié dans Fiche de lecture

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B
Bel article pareil à un menu attractif qui attise déjà l'appétit. Lire l'article donne vraiment envie de goûter à la lecture de ce conte philosophique...
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P
Ma curiosité est éveillée ! <br /> Cette note de lecture suscite l'envie de découvrir ce livre.
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P
Quel beau billet ! <br /> Un lecteur qui a aimé ce qu'il a lu apparemment !
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S
Une note de lecture qui m'a énormément touchée... Merci mesdames de l'avoir lue et commentée ;)
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M
Super note de lecture !
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E
Une magnifique note de lecture!!! "Savoir penser et trouver les mots", c'est en effet une qualité soulignée à juste titre! Bravo Severine!
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