So long, Rolande…

Publié le par christine brunet /aloys

So long, Rolande…

 

Rolande Michel n’est plus, et ça semble impossible. Injuste. Même si la mort n’est pas injuste puisqu’elle est inévitable, bons et mauvais, tendres et infâmes, nous y passons tous. 

Mais Dieu si nous n’aimons pas voir partir les êtres de bonté, de sourires, de joie tout en bulles aérienne…

Rolande n’était pas une naïve à œillères qui ne voyait pas clair, oh si elle voyait, et très bien même. Mais son regard choisissait ce qui méritait son attention, et survolait le médiocre et le mesquin. Les épreuves, elle en avait tâté, et en avait émergé plus déterminée encore à embrasser joies et gens aimables. Son imagination, faite de lucidité, de bon sens, d’analyse sans flatterie, de pitreries aussi, nous a tenu compagnie avec les ouvrages qu’elle a publiés chez Chloé des lys. Et puis elle a eu la joie de voir son vaudeville en deux actes – Promotion Jolivet - passer des pages à la scène, et se mériter les applaudissements d’un public réjoui.

J’ai eu la joie – et je dis bien la joie ! – de la côtoyer à deux salons du livre et puis lors d’une rencontre liégeoise « entre nous ». Il y aurait tant à dire sur elle, et comme on dit, « le trop nuit en tout ». Je ne voudrais rien gâcher. Son départ m’attriste, même si il ne me surprend pas autrement que « quoi ? Maintenant ? Déjà ? ». 

Tu nous a donné un frisson, Rolande, à tous quand nous avons su que tu étais partie. Et puis là, voilà que déjà on pense à toi, on te reconstruit, on visite les souvenirs, on sait ce qu’on te doit – certains te doivent plus que le travail, ils te doivent l’amour apporté à ce travail, ils se reconnaîtront – et on se dit qu’on a eu de la chance d’avoir croisé ta route.

So long ma chère Rolande, tu as eu, je n’en doute pas, un comité d’accueil très chaleureux. Sois bien, laisse les souffrances ici-bas et hop, un coup d’ailes ou deux et… sois bien !

 

 

Edmée de Xhavée

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E
Ce fut un beau cadeau de l'avoir connue, elle sortait du lot par cette positivité farouche, tout en étant une décortiqueuse de l'âme humaine impitoyable. C'était donc un cadeau d'avoir passé son examen et de s'être mérité son affection et ses rires...
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P
Merci Edmée pour ce bel hommage à Rolande. Cette année a vu partir pas mal de beau monde ! Il faut croire qu'on les appelle de là-haut...
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M
Bel hommage. Je n'ai pas eu la chance de rencontrer Rolande. Nous nous connaissions à travers nos écrits. Oui, c'était une belle personne. Courage à tous ceux de Chloé des Lys qui l'ont côtoyée et appréciée. Amitiés.
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C
Un très bel éloge pour une belle âme. J'ai rencontré une seule fois Rolande lors d'une foire du livre de Mons et ce fut une belle rencontre ! Tristesse...
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M
Merci Edmée pour ce bel éloge. Merci à vous tous qui évoquez ici les nombreuses qualités de Rolande. J'entends la voix de Rolande. Je l'entends me confier qu'elle aurait voulu encore écrire un texte à propos de son père et de son village natal. Là-haut, Christian et Louis faisaient sûrement partie du comité d'accueil. Je suis triste, très triste..
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J
Je pourrais dire exactement les mêmes mots que Jean-François : son départ me rend très triste ...
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S
Quelle tristesse de ne pas avoir eu la chance de la connaître en vrai. C'était un bonheur de la lire ici, sur Aloys, de rencontrer son intelligence et son sourire à travers ses mots. Reconnaissance éternelle pour son implication chez Chloé des Lys. Repose en paix, chère Rolande.
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C
Merci Edmée, texte très beau en hommage à Rolande Michel, si généreuse, toujours positive et souriante. Un exemple.
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J
Je n'ai pas encore réalisé le départ de Rolande, même si, en effet, on s'y attendait. J'ai eu la chance de discuter bien des fois et longuement, très longuement, même, en privé avec Rolande, sur Facebook - comme sans doute pas mal d'entre nous. Elle était lucide, oh que oui... mais toujours positive. Elle m'encourageait toujours, elle me soutenait toujours, même quand elle n'allait pas bien elle-même. Aucune prétention dans mes mots, mais elle était quelque part comme une mamie, pour moi. Quand je pense que mon précédent compte Facebook a été bloqué, piraté, que sais-je ?... et que j'ai perdu nos nombreux échanges à tout jamais... Mais ses mots restent dans mon cœur, comme sa gentillesse désintéressée. Totalement désintéressée. Je puis avouer que j'ai toujours su que c'est Rolande qui me corrigeait... Elle ne m'en voudra pas de "trahir" ce secret aujourd'hui, j'en suis sûr. Elle m'avait offert de corriger totalement mon second roman avant que je l'envoie à notre éditeur commun. Elle m'avait dit : "Comme ça, ça ira un peu plus vite, mon grand". Elle m'avait même dit : "Si tu veux, tu m'envoies tout par e-mail, et je l'imprimerai moi-même." Ce que je ne pouvais accepter. Elle était d'une générosité incroyable comme feu ma véritable grand-mère. En tant qu'auteur, je ne me suis jamais senti soutenu par mon entourage, à l'exception de ma maman. Rolande me soutenait ardemment, comme Christine, d'ailleurs, et j'avoue égoïstement que ça me faisait garder la tête hors de l'eau. Quand je lui disais que je n'y croyais plus, que je n'avais plus envie, elle me poussait toujours à continuer. Et quand elle a su que je m'étais mis à lire son fameux Le Boiteux de Grattebourg, elle s'inquiétait que je n'aime pas !... Je n'ai pas aimé, j'ai adoré... Je garde ses critiques élogieuses de mes livres comme un cadeau précieux, et je suis très reconnaissant d'avoir connu Rolande, ne serait-ce que par Internet. J'aurais simplement aimé pouvoir la serrer dans mes bras et lui dire merci... Elle va énormément me manquer. Il y a des gens qui nous marquent... Je pense très fort à elle et à ses proches. De tendres bisous de ton petit camarade marseillais, ma chère Rolande.
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J
J'avais connu Rolande lors des salons du livre, mais, dès le premier, une grande complicité s'était installée entre nous. Elle était drôle, enjouée, et pourtant terriblement lucide. On se téléphonait parfois et elle m'avait même invité chez elle avant le Covid, ce Covid qui allait emporter son cher Jacques. Elle était un des piliers du comité de lecture de CDL et travaillait dans l'ombre, anonymement, lisant avec application tous les textes qu'on lui proposait. Elle croyait en mon écriture et m'a souvent souhaité le meilleur. Je ne l'oublierai jamais.
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