La septième vague, un recueil de nouvelles signé Gauthier Hiernaux
Biographie
Gauthier Hiernaux est un auteur belge francophone né à Mons en 1975 et résident à Bruxelles depuis les années 2000.
Il est licencié en langues et littératures romanes de l’Université Libre de Bruxelles (ULB) et possède une agrégation de l’enseignement supérieur.
C’est au cours de l’année 94 qu’il commence à échafauder l’univers de sa saga « l’Empire de la Nouvelle Ere », une uchronie en dix tomes. A ce jour, sept tomes sont parus chez l’éditeur belge Chloé des Lys.
Gauthier Hiernaux a également publié un triptyque de mini-récits (Tribu silencieuse, 2011), (Lucioles et Une Pie dans le ciel de Saigon, 2013).
En 2012, sort chez Cactus inébranlable, son premier thriller baptisé Mallaurig. L’année suivante, il participe au recueil de nouvelles érotiques Assortiment de crudités (2013) avec sa nouvelle « L’odeur du métal sur les doigts ».
Un second roman (policier, cette fois), La Fraternité des Atomes, voit le jour en 2014.
L’auteur a également sorti un recueil de nouvelles en 2023 intitulé La Septième vague dans lequel il nous parle des dérives de notre société actuelle. Un second recueil (Journal d’un cachalot) devrait sortir en 2024.
Depuis 2014, il s’est lancé dans l’écriture d’une fresque historique, narrant les aventures d’un groupe d’artistes sur les routes d’Italie après la grande peste du 14ème siècle. Quatre romans ont été écrits en 2023.
Extrait du livre
L’enfant a les yeux tellement écarquillés que sa mère se demande s’ils vont se détacher pour rouler sur le trottoir. Dans un cartoon, ça peut arriver, dans la vraie vie, c’est plutôt impossible.
Elle le traîne depuis qu’il est sorti de l’école, à la limite de l’horaire fixé par le personnel scolaire. À de nombreuses reprises, on l’a menacée que la prochaine fois, elle récupérerait Théo chez les flics. Malgré sa bonne volonté, Marina n’y arrive pas, elle a toujours quelque chose à faire en dernière minute avec le sentiment diffus que l’avenir de l’entreprise pour laquelle elle bosse depuis moins de deux ans en dépend.
Même s’il a gardé longtemps le silence, Théo en veut à sa mère. Le sentiment d’abandon s’est développé au fil des semaines et il craint qu’un soir, elle ne vienne pas le rechercher. Dans son cerveau meurtri a germé l’idée que ce jour aurait lieu demain et il freine des quatre fers pour rentrer à la maison. Il refuse que commence son dernier jour avec sa maman. Il se dit que s’il ne dort pas, il aura une chance d’échapper à l’abandon. Les lumières sont déjà éteintes d’ailleurs.
Obligée de le traîner à sa suite, sa génitrice commence à perdre patience. Il lui faut encore faire les courses et préparer le repas, ce qui ne sera pas facile dans la pénombre. Ce soir, c’est le blackout, le jour du mois où les lumières de la ville sont éteintes pour sauver ce qui reste à sauver de la planète. Elle se félicite d’avoir pensé à prendre sa lampe frontale. Et puis – elle ne l’avouera pas devant lui, bien entendu – elle veut mettre Théo au lit assez tôt car elle aimerait connaître la suite de sa série, A Safer World. Ça, au moins, elle n’en sera pas privée par les écolos car elle a sauvé l’épisode hier soir sur son smartphone.
Alors qu’ils traversent une artère où un gigantesque bouchon est en train de se former, le gamin se fige devant un VivaVegan, le fastfood sain et éthique qui a supplanté ceux des bouffeurs de bidoche des années auparavant. L’arrêt a été tellement abrupt que Marina a perdu le contact avec la main de son gamin et a légèrement basculé en avant, emportée par son élan.
- Mais quelle mouche te pique ? lance-t-elle à son fils, immobile sur le trottoir, bouche grande ouverte et tête levée. On doit rentrer avant le black…
C’est à ce moment qu’elle se fait la réflexion à propos de ses globes oculaires. Soudainement effrayée, elle songe que son gamin fait une crise d’épilepsie. Elle ne connaît pas grand-chose à cette affliction qu’on surnomme le « haut-mal », à part que d’illustres personnages comme Jules César et Napoléon en étaient affligés. Elle s’avance, de plus en plus inquiète, regrettant ses vilaines pensées et ses désirs devenus futiles, en direction de son rejeton. Alors qu’elle s’apprête à lui toucher la joue, celui-ci tend l’index vers le ciel.
- Oh, le beau feu d’artifice !
Avant que sa mère suive des yeux la direction de son doigt, un hurlement arrête son mouvement.
Et malgré la circulation de cette fin de journée, elle entend très nettement ce bruit atroce qui la hantera jusqu’à son dernier souffle.
« Extrait de la nouvelle Adman »
Résumé
Un monde où circuler en voiture relève de l’exploit et manger de la viande est criminel, des ultra-féministes traquant les hommes, la publicité poussée à son paroxysme, des jeux télévisés de plus en plus cruels, des riches prêts à tout pour satisfaire leurs plaisirs,…
Le texte fait froid dans le dos, sans doute parce que la septième vague peut être le futur que nous nous préparons.
Voilà ce qui vous attend si vous ouvrez ce recueil.