Ani Sedent a lu « Le Bic et les pierres » de Pascale Gillet-B
Ma pile de livres à lire étant de belle taille, j’ai mis un certain temps avant d’acquérir « Le Bic et les pierres » de Pascale Gillet-B en me disant que, de toute façon, je n’aurais peut-être pas envie de chroniquer ce livre… et pourtant !
Si deux personnes ne peuvent être plus différentes l’une de l’autre, c’est bien Lucien et Clara. Lui est un enfant qui vit dans un petit village africain avec ses codes, sa culture, son rythme. Elle est une adulte européenne vivant en Belgique. Il est un petit garçon plein de curiosité, un lutin malicieux à l’âme d’artiste. Elle est une femme à l’esprit cartésien, amoureuse des mathématiques. Ils se rencontrent alors que Clara accompagne un groupe chargé de renforcer une structure scolaire dans la région où habite le petit Lucien.
Par mégarde un simple Bic tombe au sol et roule jusqu’aux pieds de l’enfant, qui le ramasse tel un précieux trésor. De cet évènement insignifiant va naître une amitié riche en réciprocité, car malgré leurs différences Lucien et Clara partagent la connaissance de la vie, de la mort, de la culpabilité.
Pascale Gillet-B nous livre ici, en toute honnêteté, sans pathos, ni mièvrerie, un récit plein d’empathie et de compassion. De sa plume sincère et directe elle nous narre une rencontre où l’humanité n’est pas un vain mot et où la résilience se construit dans le partage des émotions, des regrets et de la conscience de la fragilité de l’existence.
« Le Bic et les pierres » est le genre de livre que l’on ne regrette pas d’avoir lu, le genre qui, même si ce n’est pas ici le propos premier, nous rappelle que, quelles que soient nos différences, faire preuve d’humanité reste, et restera, l’arme la plus efficace face au triomphe de la médiocrité.
Ani Sedent