Edmée de Xhavée a lu "Journal d'un cachalot" de Gauthier Hiernaux
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Un recueil de nouvelles sans fil conducteur sinon… la noirceur, mais également avec un point commun qu’on ne peut ignorer : l’atmosphère y est toujours décrite avec un rendu cinématographique.
Le cachalot, c’est Orson Welles qui y mettrait du sien. « C’était une caricature d’être dont la physionomie inspirait, si pas la pitié, le dégoût le plus profond. Une sorte de bonhomme de neige réalisé par un enfant fiévreux. L’individu portait des vêtements élégants quoique passés de mode, et tenait à chaque main une canne de métal l’empêchant de verser. ».
Le taximan sans illusions de Los Angeles, qui charge un étrange client vêtu d’un long manteau d’alpaga sous 20 degrés, et des lunettes solaires… il nous projette dans l’ambiance des taximen auquel le grand écran nous a habitués, la nuit, la lassitude, les traits fatigués, l’œil aux aguets dans le rétroviseur…
Des nouvelles que l’on déroule pour y trouver plusieurs désespoirs lents, exprimés avec la cruauté inutile envers soi ou vers l’autre, comme dans les bons vieux polars des années 50 et 60, où des femmes en combinaison soyeuse, cigarette au bec et lèvres de vampires, souffrent en faisant souffrir, où des hommes boivent et croient aimer. La violence est parfois une simple réaction naturelle, rien de personnel, il faut juste s’en sortir.
Et de ces nouvelles, on en sort un peu groggy, on revient de loin, d’une salle obscure soudain éclairée à nouveau, désenvoûtés.
EDMEE DE XHAVEE
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