Alain Magerotte a lu "Le rêve de Maximilien" de Gauthier Hiernaux
LE RÊVE DE MAXIMILIEN
Par Gauthier Hiernaux
Le personnage pris en photo pour la couverture de l’ouvrage ressemble à Louis Chédid ! Renseignement pris auprès de l’auteur : Non, il ne s’agit pas de Louis Chédid mais d’un copain ! Je ne savais que Gauthier était copain avec Louis Chédid !
Trève de plaisanteries ou de mauvaise foi, passons au roman.
A quel moment se situe l’action ? Dans un empire imaginaire, un monde futuriste où le religieux est omniprésent, étouffant, oppressant.
Empire ? Religion ? De plus, il est question de chevaliers, d’épées… ne sont-ce pas là des signes de l’époque moyenâgeuse ?... Hé non, car il est aussi question de métro, de train, de mémo-disc…
Un chevalier qui prend le métro, ça perturbe un peu, non ? Oui, au début, mais on s’y fait.
Et puis, il y a l’écriture. Une écriture classique, je dirais même classieuse (un petit côté «vieille France»). Une écriture facile (la plus difficile à réaliser), claire, limpide. Un roman passionnant, même s’il faut s’adapter à un vocabulaire assez «particulier» quant à la fonction occupée par les personnages.
Pas question de confondre un Najar avec un Iarl ou un Esdo avec un Qaeder ! Et que dire du calendrier : le cinquième jour du second mois des Tancrédiales ou le lendemain de la Kalende du premier mois des Cermales ! Faut quand même un peu s’accrocher !
Bon, O.K., vous allez me dire que c’est le «Qaeder» de vos soucis, que l’important, c’est l’histoire (vous avez mille fois raison)... en fait, nous suivons les pérégrinations de plusieurs personnages :
Saon Abner, fils de Gustavo (maître-peintre), qui a quitté la cité pour s’isoler (c’est un crime car «la dispersion des habitants empêche le contrôle des esprits») et rédiger les grands principes de sa doctrine…
Jedro Abner, frère du précédent et cadet de la famille, qui a hérité du talent artistique paternel…
Larsen, non pas Lupin mais Voltine (fils du Chevalier Uter Voltine), qui tente de sauver le patrimoine familial mis à mal par l’incroyable Ull… Sylon. Ce Najar ne mérite pas davantage que ce lamentable jeu de mots. En effet, en menaçant de confisquer les terres du vieux Voltine, il pousse Larsen à vouloir rencontrer Lord Melkin, obligeant alors ledit Larsen à courir mille dangers et à encourir les foudres du Iarl Venturini qu’il a carrément cocufié !
Jedro Abner et Larsen Voltine vont finir par se rencontrer, un peu comme dans un film choral…
Et puis, il y a le rêve de Maximilien dont il sera surtout question dans la dernière partie du roman.
L’Imperator Maximilien, le Pontifex Maximus, pris pour un minus par ses pairs et, notamment, par son frère, le dénommé Beliser, cherche un moyen pour se démarquer et faire taire ses détracteurs.
Il décide de faire construire un bâtiment gigantesque à la gloire d’Atis, un des Dieux les plus importants. Il laisserait ainsi une place indélébile dans l’histoire. Il serait loué longtemps pour cela. Seulement voilà, son grand-père, l’Imperator Sixte, a dilapidé beaucoup d’impériaux (argent) dans des constructions souvent inachevées et son père, l’Imperator Nicaise n’était pas en reste de ce côté-là…
Je ne vous en livrerai pas davantage. Par contre, voilà un beau cadeau pour Noël, pensez-y. D’autant que Gauthier Hiernaux est incontestablement un des grands talents des Editions Chloé des Lys.
Alain Magerotte