Alain Magerotte a lu "Le triangle sous le sable" de Gauthier Hiernaux
Par Gauthier Hiernaux
Un des plus célèbres slogans de Mai 68 dit : «Sous les pavés, la plage», ce à quoi Gauthier Hiernaux (pas né en 68) réplique : «Sous le sable, le triangle». Rien à voir… pas sûr…
Dans le premier cas, il s’agissait de chercher quelque chose à rechercher sous les pavés pour inciter le chaland à les retirer et retrouver quelque chose qui évoque un avenir paradisiaque.
Dans le second cas, il s’agit de mettre à jour ce triangle, ce «mystère» dans cet univers à la fois futuriste et contemporain où tout est ordonné par les Dieux. Et qui dit «Dieux» (on pourrait aussi l’écrire au singulier), dit contrôle, obéissance, bref, un carcan dont il est très difficile de s’extraire.
Cette manière de cadenasser une société est aussi une façon habile ( ?) de masquer les faiblesses d’un royaume, d’un empire… d’une civilisation.
Dans ce monde formaté (quand je vous dis que ce n’est pas seulement futuriste… on y vient… on y est…), il y a toujours quelques courageux, quelques intrépides (souvent considérés comme des inconscients) qui tentent par leur(s) action(s) de faire vaciller ledit royaume ou ledit empire dont la puissance repose sur de peu solides bases. Ce qui rend, bien entendu, les «gardiens du temple» encore plus hargneux donc plus redoutables.
J’éprouve une certaine sympathie pour Archiabald Von Espen (ou le Najar Von Espen). Sympathique ou pas, qu’importe, mais il me rattache à des valeurs, une civilisation qui, avec ses qualités et ses défauts, m’est familière…
Tout bien réfléchi, il y a un lien certain entre le Mouvement de Mai 68 et l’intrigue du «triangle sous le sable» que je me garderai bien de dévoiler, même si question «voile»… stop, ne nous égarons pas ! (Vraiment ?)
Gauthier Hiernaux a réussi à me faire aller jusqu’au bout d’une littérature qui, à la base, n’est pas du tout ma tasse de thé. Et là, croyez-moi, il n’y a pas de mystère du tout, du tout. Cela porte un nom, le talent !
Car, en vérité je vous le dis; on peut tout enlever à Gauthier Hiernaux, même ses cheveux (ah bon, c’est déjà fait ?...), mais certainement pas son Talent que j’écris volontairement avec un t majuscule.
Son style est aux antipodes du style verbeux. Une écriture claire, limpide… la plus difficile à acquérir. Donc, face à une telle aisance, on se laisse transporter dans un univers qui ne vous lâche plus…
Grand séducteur, va !
Alain Magerotte