Christine brunet a lu "Bruines" de Laurent Dumortier
Bruines, Laurent Dumortier, ISBN 978-2-87459-646-9, Ed. Chloé des lys
"Ecrire, c'est jeter sur le papier nos pensées les plus noires et nos peurs les plus profondes afin d'être encore en vie au moment où le soleil fait disparaître les ténèbres."
Voilà une entrée en matière qui promettait quelques surprises.
Je m'attendais, ensuite, à entrer dans le vif du sujet et les premières lignes ne démentaient pas cette attente : "L'ombre est en route... Portant en elle toute la haine, toute la rancoeur possible et imaginable, la lumière est sa pire ennemie et la mort sa soeur..."
Ca démarre sur les chapeaux de roue... mais ne débouche pas sur le sujet qu'on croit ! Une mise en bouche pour quelques explications sur la démarche de l'auteur et quelques remarques concernant ses précédents recueils en reprenant quelques critiques de lecteurs (voilà qui tombe à merveille puisque j'ai, devant moi, 666, variations démoniaques, l'un de ses premiers recueils...). Je ne m'attendais pas à cela mais j'abonde dans son sens.
Je tourne les pages. Bruines... première nouvelle : une page et demie, un récit efficace dans sa brièveté. Vous savez quoi ? Mieux vaut ne plus sortir par temps de pluie...
Chaque nouvelle nous emmène sur les traces d'une future victime... victime de la folie des autres... ou de ses propres fantasmes ?
Un fil d'Ariane ? La dimension fantastique, déjà omniprésente dans ses précédents opus, puis une entité mystérieuse, Brysse Industry, spécialisée dans les manipulations génétiques pas très... éthiques. les scientifiques seraient-ils tombés sur la tête ???
Par réflexe, je tourne le livre et lis la 4e de couverture avec étonnement : Laurent Dumortier nous propose comme fil conducteur la pluie sous toute ses formes. Tiens, c'est vrai... Je n'y avais pas pensé et je suis étonnée d'avoir occulté cette évidence qui participe, évidemment à l'atmosphère moite et sombre du livre.
Bon, juste quelques conseils d'amie après avoir dévoré le bouquin : méfiez-vous des objets abandonnés sur les bancs; ne jouez pas les bons samaritains, dédaignez les raccourcis ! sinon vous n'en sortirez pas indemnes !
En conclusion ? Des nouvelles courtes, voire très courtes, mais toujours une chute surprenante ! Cette fois, je vous le confirme, en réponse aux lecteurs, le point final est mis et bien mis !
Frissons garantis, servis par une écriture fluide et efficace : décidément, j'adore quand la normalité dérape ! Vous avez sans doute compris... j'ai adoré !
PS: la couverture est superbe !
Christine Brunet
www.christine-brunet.com