Christine Brunet a lu "Une pie dans le ciel de Saïgon" de Gauthier Hiernaux
Une pie dans le ciel de Saïgon... Septième livre paru aux Editions Chloé des Lys. Il ne fait pas partie de la saga "Grandeur et décadence de la Nouvelle Ere" mais, comme "Lucioles" et "Tribu silencieuse" avant lui, il se présente comme une nouvelle rapide et bien balancée.
Retour aux Etats-Unis... Vous vous souvenez peut-être, "Lucioles" s'y déroulait déjà.Mais cette fois, on nous fait remonter le temps. La guerre du Vietnam, la mafia omniprésente aux States à cette période, Saïgon... Drôle de mélange, me direz-vous : quel rapport ?
Gauthier Hiernaux nous propulse dans la peau d'un trouffion, un dénommé... ( ben difficile encore de vous donner un nom puisqu'il a perdu la mémoire !) qui tente de survivre à une blessure gravissime dans un hôpital militaire de Saïgon. A ses côtés, d'autres blessés, certains mourants dont un certain Angelo grièvement brûlé et emputé des deux jambes et de ses yeux, un inconditionnel de musique. Au détour d'une conversation, celui-ci lui raconte une histoire de truand surnommé La Gazza (La pie)... une histoire de tueur et de vengeance... Pourquoi ?
Vous commencez à comprendre le sens du titre ?
Qui est celui que tous appellent Private... pour ne pas l'affubler, je suppose, du doux nom de John Doe ? Il cherche, fouille sa mémoire désormais vierge, sans succès, jusqu'à ce qu'il tombe sur une photo, une Viêt installée dans la jeep d'un gradé... Une photo qu'il gardait précieusement dans son porte-feuille. Quel lien avec lui ?
Voilà que Private sort de l'hosto pour tenter de répondre à ces questions... Que va-t-il découvrir?
Gauthier nous propose ici un court polar, bien ficelé, bien rythmé, dans le style des années 50/60. Un choix judicieux pour le décorum, pour des mots qui collent à l'univers dans lequel il nous plonge jusqu'au final, théâtral, très cinématographique. Quatre-vingt trois pages de "quasi dialogue" avec de courtes séquences descriptives qui construisent l'ambiance.
Voilà un texte efficace et agréable qui mérite de s'y attarder. Un excellent moment de lecture, sans doute trop court à mon goût. A quand le prochain roman, Gauthier ?
Christine Brunet
www.christine-brunet.com