Emmanuel Tavervier: petit entretien autour de son roman "La génétique expliquée aux drosophiles"

Publié le par christine brunet /aloys

http://www.bandbsa.be/contes3/drosophile.jpgQuel drôle de titre, vous ne trouvez pas ? Et d'abord, qu'est-ce qu'une drosophile ? Vous n'avez pas encore sorti le dico ? Ben, c'est un diptère... Une mouche, quoi !

Je vous sens perplexes... Un peu comme moi, je dois dire. La couverture est mystérieuse, pas même de trace de mouche ! Alors ?

 

Heureusement qu'Emmanuel Tavernier a accepté de répondre à quelques questions !

 

Allez, Emmanuel, tu te présentes, s'il te plaît ?

 

Je suis né en 1962 à Paris. A 18 ans je suis parti voyager, en bateau-stop, et j’ai passé une dizaine d’années sous les tropiques, notamment dans le Pacifique Sud à bord d’un vieux cotre en bois que j’avais acheté qui répondait – si je puis dire ! – au nom de “Erogène”. Rentré humide mais heureux en métropole en 1995, j’expérimente depuis un style de vie tout à fait révolutionnaire : un boulot stable, une femme, trois enfants, un chien et un chat. Ainsi que deux poissons rouges pour le côté famille reconstituée (ils ne m’appartiennent pas).


Qu'est-ce que tu as écrit ? Quel genre, quel style ? D'ailleurs, définis ton style, tiens...


J’ai toujours beaucoup lu (en voilier, on s’échangeait des livres aux escales) et toujours écrit : des chansons, des textes, mon journal de bord, et… puis finalement des manuscrits. Je lis toujours beaucoup : des journaux, des magazines, des romans, des essais, des biographies… Et j’écris toujours et tout le temps.

Mon style ? J’adorerais avoir un style magnifique, littéraire, brillant... mais je me contente de faire quelque chose de lisible, par distillation successive: à chaque relecture, après plusieurs semaines d’écriture, j’enlève de adjectifs, des adverbes... parfois même d’excellents passages mais qui n’ont rien à faire là. C’est dur ! Puis je ré-écris des paragraphes, et je recommence !


Depuis quand écris-tu ? Un déclencheur ?


http://www.bandbsa.be/contes3/taverniertete.jpgJe ne vais pas répondre à cette question, parce que je crois que j’ai toujours voulu écrire, mais je voudrais dire comment j’écris: quand je suis dans des phases d’écriture, j’ai les yeux et les oreilles grands ouverts dans la journée. Parce que je cherche des idées, des dialogues, des situations… Et puis j’essaie de voir ce que mes personnages feraient dans telle situation, ou à tel endroit. Bref, écrire me permet de voir la réalité avec beaucoup plus d’acuité. Parfois c’est contraire, je teste dans la réalité des situations ou des phrases que j’ai inventées dans mon histoire en cours d’écriture. Pour voir ce que cela donne, pour vérifier l’effet que cela fait. C’est parfois assez comique.

 

Définis le mot "écriture"...

 

Ma définition de l’écriture ? Je dois dire que je sèche un peu. Une passion, c’est sûr. Je ne pense qu’à ça. A l’écriture et à la lecture, son pendant. J’ai une passion pour les mots. Quand j’étais petit je lisais le dictionnaire. Les dictionnaires. J’y passe encore une temps fou.


Facile ou compliqué d'être lu (de se dévoiler donc aux lecteurs... enfin si tu penses que tu t'es un peu dévoilé dans ton bouquin)


C’est horrible ! Comme de se voir en photo ou entendre sa voix. Je n’aime pas ça du tout. Et j’ai énormément de mal à parler de mes bouquins, ou de mes personnages. 

 

Comment voit-on ton travail d'écriture autour de toi ?


Ma femme et mes enfants me lisent. Ils me font des critiques. Ils doivent me voir comme un maniaque, toujours derrière mon ordinateur.

 

 

La génétique expliquée aux drosophiles... Pourquoi ce titre ? Curieux s'il en est ! Je connais un peu cette mouche à cause de mes romans mais, enfin... Est-ce un titre ironique ? humoristique ? scientifique ? caricatural ?

Et j'ose à peine te demander si tes héros sont issus de ton entourage...

 

Ma quatrième de couverture...


 Après avoir grenouillé une dizaine d’années sous les tropiques, l’auteur nous adresse un roman générationnel où le deuxième degré et les références cachées ne sont pas forcément là où on les attend (sinon elles ne seraient pas cachées !). De même que dans l’automne à Pékin de Boris Vian, il n’est pas vraiment question ici de génétique, ni de mouche à fruit. Quoique…

 

la-genetique-4e.jpgOn peut aussi le comprendre par cette sorte de circularité qui rappelle la tonalité générale du roman (introspection) et sur le fait que le héros cherche à écrire un livre au titre accrocheur. Rien, donc, de scientifique.

Pour ce qui est des héros, je suis chacun et aucun de mes personnages. Et mes personnages ont aussi certains traits de mes amis, et le tout est mélangé. Mais, il n’y a rien de trop autobiographique dedans. Rien et tout.

 

Tout s'explique, en fin de compte... Ou presque ! En tout cas, ma curiosité est titillée et c'est bien le principal dans cette démarche de découverte d'un nouvel auteur et de son univers ! 


Merci Christine. Et merci aussi à Chloé des Lys pour sa confiance.

 

 

 

Christine Brunet

www.christine-brunet.com

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E
<br /> Notre Mouchette à la casquette a parlé <br /> <br /> <br /> Bob ne pourra plus dire que je suis la seule à avoir de longs titres. Celui-ci a l'avantage d'être intrigant et original. Le sujet auasi, et l'auteur mérité à être découvert!<br />
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C
<br /> Une couverture très accrocheuse, une intervieuw qui en dit juste assez pour attirer...les drôles de petites bêtes que nous sommes! <br />
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