Alain Magerotte a lu "C'est le brol aux Marolles" de Georges Roland
par Georges Roland
Le défunt «Pourquoi Pas ?» avait écrit Georges Crabbé... qui signait ses textes sous le nom de Virgile. Depuis peu, CDL n’est plus en reste. Elle a SON Virgile en la personne de Georges Roland.
L’air de rien (j’aurais pu dire «mine de rien»), cela rassure. En effet, jadis, Brel prétendait que plus personne n’avait cet accent-là, sauf «lui-même à la télévision».
Mais pas op (prononcez pazop, ce qui veut dire «attention»), crions pas victoire trop vite, malgré cette réconfortante recrue Bruxédélienne, ce «drôle de parler» est en voie de disparition... victime du «multiculturel» ? Ah, non, peut-être ? (Traduction : «Mais oui, certainement !»).
Ceci est une constatation pas une condamnation (on sait jamais, s’il y en a «qui savent pas rire avec ça»).
Mais entrons dans le vif du sujet, autrement dit, venons-en à cette curieuse histoire qui se passe dans les Marolles (quartier populaire de Bruxelles)…
Maureen, une receleuse, est assassinée. L’inspecteur Guy Carmel, une épée, mène l’enquête. Et l’on rencontre ainsi, dans un périmètre réduit et champêtre (un parc), une série de personnages hauts en couleurs (des noirs, des blancs… mais sont-ce des couleurs ou est-ce une absence de couleur ?... Stop, hein, fieu, on n’est pas là pour zieverer… tu laisses ça à ceusse qui n’ont rien d’autre à faire).
Il y a un Angliche orphelin, une chaleureuse mamie aux airbags aguichants, une adepte du kick-boxing et son mouflet, un matamore qui prend les têtes pour des punching-balls, un punching-ball appelé Jules, un Pirauld… man (il aime incendier les jeunettes, ça lui coûtera deux dents), Kanga, Dieudonné son oncle, Christian, Coco, des poulets…
Notre «echte» brusseleir (Georges) sait y faire. On sent que l’homme connaît la chanson. Tu vas me rétorquer que c’est normal quand on s’appelle Roland… hep, pas si vite ! J’ai un de mes potes qui s’appelle Cuisinier, Jean Cuisinier… il n’est même pas foutu de se faire cuire une omelette !
Mais revenons-en à Georges. Celui-ci donc plonge le lecteur dans un récit aux nombreux rebondissements où tout ce petit monde se croise, se décroise, se toise, se cherche des noises (certains seulement).
Georges et le suspense (le verbe qui suit est au singulier car Georges et le suspense ne font qu’un) te prend par la main pour te conduire à travers un récit droldement bien ficelé où le fil rouge, Rosa, «la rame», remplace le tram dans une trame qui vire au drame. Quelle histoire, Madame !
Je ne vais évidemment pas te raconter la fin, ni le début d’ailleurs. Par contre, je peux te dire que, moi qui suis ordonné de nature, c’est la première fois qu’un «brol» m’a autant séduit.
Ah, mais oui, j’imagine… comme tu n’es pas de Brusselle tu te demandes comment tirer ton plan pour comprendre la signification du mot «brol»… tu ne sais pas de chemin avec, parce que t’as trop réfléchi...
Alors, c’est quoi du «brol» ?... Ben, c’est du «bucht», tiens… Je te signale que le ch ne se prononce pas «ch», ni «k», mais c’est une espèce de râle comme si tu voulais cracher.
Assez tergiversé (ça, tu le comprends); sers-toi une pils (bien prononcer le «s») en demi (0,25 litres et non 0,5 litres), prépare-toi des tartines au fromage blanc avec des radis et déguste sans retenue… «C’est le brol aux Marolles» (aux Editions Bernardiennes).
Alain Magerotte
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