MARTINE DILLIES-SNAET A LU "(AMOURS)HAINE" de JEAN-JACQUES MANICOURT
J’ai lu « (Amours) Haine » de Jean-Jacques Manicourt
« J’aime ma mère…
surtout quand elle se tait,
c’est-à-dire pas souvent.
Peut-on aimer sa mère pas souvent ?
Je devrais en parler à mon psy.
Je tiens là, peut-être, un nouveau concept. »
Voici ce que je lis en 4ème de couverture.
D’emblée les mots, la manière dont Jean-Jacques Manicourt les accroche les uns aux autres m’interpelle. Des mots d’une simplicité et d’une nudité telles que la musique de leur agencement éclabousse. Mais ne vous fiez pas à cette simplicité, toutes les dix phrases, un vocabulaire riche s’immisce. Je peste, il me faudra ouvrir le dictionnaire. Mais non ! Tant pis, j’en fais l’impasse, je n’ai nulle envie de perdre le fil.
Car c’est bien de ça qu’il s’agit : ne pas perdre le fil. Celui de l’histoire d’abord, celui de l’écriture ensuite. Le style est particulier, il est littéraire, il est beau. Lui et l’histoire font qu’une fois ouvert, on n’a pas envie de lâcher prise. Je ne suis même pas allée « plic-ploquer », comme je m’amuse à le dire, à gauche et à droite : comme une petite fille sage, j’ai lu page par page.
Je rigole en écrivant « petite fille sage » car, sacrénom, ce bouquin est tout sauf un livre pour petite fille sage. C’est joliment un livre pour adultes et pour adultes avertis même.
Tous les amours sont permis, décrits, découverts. Il y a du glauque, du sérieux, du tendre, du philosophe et même quelques éclats de rire. Le climat est particulier : la vie réelle y apparaît par endroit, par pans entiers ; à d’autres moments, on se surprend à aimer le soleil et les petites nuisances qui font notre quotidien « tout sain ».
J’ai aimé. J’ai réellement aimé. J’ai aimé le style mais j’espère que le livre suivant que j’ouvrirai sera tout autre. Tiens je pense que je vais prendre une B.D., ça me changera un peu.
MARTINE DILLIES-SNAET
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