MARTINE DILLIES-SNAET : j’ai lu «Saisons d’une passion » de Claude Colson
J’ai lu «Saisons d’une passion » de Claude Colson
Si j’avais respecté la chronologie, j’aurais lu « Saisons d’une passion » avant « Léna ». Oui, mais voilà, en feuilletant les deux livres, ce sont les mots de « Léna » qui m’ont attirée le plus. Alors j’ai commencé par le second. Cela n'a d'ailleurs aucune importance, l’un n'étant pas la suite de l’autre. Quoique...
Quoique dans ce livre, j’ai bien ressenti chez Claude COLSON, une première fois, un premier essai, une première délivrance. C'est dans ce premier livre que Claude Colson a trouvé un style ou plutôt une forme : une histoire qui se poursuit en poésie pour s’achever par un journal.
J'en ai commencé la lecture installée à l'ombre de magnifiques tilleuls. Une brise fraîche émanait des divers étages qui font la caractéristique du tilleul et qui en font d'ailleurs un arbre des plus agréables par temps de canicule.
J'ai ouvert le livre, tourné les pages, écouté le vent. Après une vingtaine de pages, j'ai fermé le manuscrit et me suis laissée bercer par le murmure du vent. Comment apprécier un tel ouvrage, comment le faire aimer ? Si quelqu'un me dit « Ca y est, je commence ce soir et l'aurai achevé demain », il n'en appréciera rien; il faudra le stopper de suite voire lui interdire cette manière de lire.
L’histoire ? L’amour, la rencontre, la passion, la douleur de séparations éphémères, les retrouvailles puis le gouffre du dernier « au revoir »: thèmes universels depuis que le monde est monde mais, thèmes à chaque fois, revécus avec une différence de taille...c'est qu'à chaque fois, c'est un autre « moi » qui souffre ou « euphorise ». Que serions-nous sans l’amour, son bonheur et ses blessures ?
Claude COLSON se livre avec ses mots et ses réflexions. Là où d'aucuns se contententde vivre, lui écoute les musiques qui le submergent, s'analyse et étudie ce raz-de-marée. J'ai parfois envie de dire qu'il l'intellectualise, le « littéralise ». Qu'importe! L'auteur a trouvé là, son style et on s'y laisse prendre à condition de ne pas vouloir le lire de bout en bout.
Lire « Saisons d'une passion » comme un roman c'est prendre le risque de se noyer et de ne pas apprécier les mots et les assemblages poétique; il faut, tout au contraire, en distiller la lecture . Quelques pages ou quelques lignes chaque fois que vous vous assiérez au creux d'un divan, calé entre de gros coussins. Quelques lignes ou quelques pages puis, laissez tomber le livre
et passez à autre chose. C'est le meilleur moyen d'y prendre du plaisir. Même si cela prendra du temps mais chaque livre n'a-t-il pas besoin de sa propre lecture ?
MARTINE DILLIES-SNAET