MARTINE DILLIES-SNAET a lu "CONTES BIZARRES" de BOB BOUTIQUE
J’ai lu « Contes Bizarres » de Bob Boutique…
Déjà que l’auteur a mis une « maïuscule » à Bizarres… bizaaarre est-ce pour faire plus bizarrrrrre encore...sans doute ! Comme si c’était pas déjà bizarre… ;-)
Vais-je ouvrir le livre de suite ? Je regarde la couverture...je la tourne et retourne dans tous les sens. Heureusement sinon je n'aurais pas vu ce qu'il y avait à voir. Je ne dirais rien de plus. Vous trouverez seuls quand vous aurez le livre en mains.
Même si ma lecture est éclectique, de prime abord je ne suis attirée ni par des nouvelles ni par des contes mais j’ai voulu voir ce Bob Boutique avait écrit.
J’ai voulu voir ce que cet homme qui accueille tout auteur avec humour, gentillesse et une plume légère et solide avait inventé comme histoires.
C’est qu’il ne déçoit pas, Bob ! Et pas du tout même !
J’ai lu le livre comme je lis tout livre c’est-à-dire dans tous les sens : à l’endroit, à l’envers, au milieu, une page en avant, une page en arrière, un vrai melting-pot. J’ai même fait un effort d’essayer de lire une paire de nouvelles dans le bon sens : de la première à la dernière page.
L’avantage de cette méthode un peu farfelue ? Ne plus être dérangée par l’histoire, pouvoir quand elle me plaît, la relire à l’endroit, pouvoir en apprécier chaque mot et prendre du plaisir à sentir la manière dont l’ambiance est construite. Et puis, cela me permet de sauter la première nouvelle qui, bien souvent, est celle que j’aime le moins.
Ce que j'ai le plus aimé c'est cette façon d'écrire: avec force et simplicité. J'avais l'impression de faire un bout de route avec les personnages et de parler avec eux, de penser comme eux, de voir ce qu'ils voyaient, de me faire les réflexions qu'ils faisaient.
Waah, magnifiques descriptions des sensations!
Personnages vrais qui ne cherchent ni à s'enlaidir ni à se trouver des excuses parce qu'ils ne sont pas beaux. Ils sont! Ils racontent. Et s'ils sont beaux, tant mieux ! Et s'ils sont fatigués, c'est comme ça! Ils sont ce qu'ils sont et ils ne m'ont jamais lassée.
Plaisir aussi du parler « belge ». Je retrouve le langage de certaines gens d'ici (j'habite le canton de Comines où beaucoup d'habitants ont de la famille en Flandre occidentale) ou d'à-côté: toujours ces quelques mots flamands glissés dans une conversation en français. C'est succulent, manneke! Moi, j'ai trouvé cela divin.
Et puis les histoires. Certaines ont une force du tonnerre! Bob aurait ajouté quelques éléments supplémentaires, histoire de corser le climat, il aurait écrit un roman complet. Dis donc Bob, si tu vendais « Pussy » à un cinéaste! Il y a de quoi en faire un film à empêcher toute âme qui bouge de dormir!
Le style, les histoires, la psychologie sont autant d'éléments qui font que j'ai réellement pris plaisir à lire ce bouquin. Et quand j'aime, je lis, je ne cuisine plus, je lis, je ne nettoie plus, je lis.
D'ailleurs je ne comprends pas pourquoi depuis deux jours, j'entends mon mari qui dit « Qu'est-ce qu'on mange ce midi ? »
Bonne continuation.
MARTINE DILLIES-SNAET