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Commençons fort cette année avec le premier texte de notre concours : Et si tout n'était qu'illusion ?

Publié le par christine brunet /aloys

Je n'ai pas une vision très claire sans mes lunettes mais je n'ai pas envie de les porter quand je vais dans le bois avec mon chien.

Je vois où je mets les pieds, j'entends la course de mon chien dans les taillis et je reconnais son pelage clair passer et repasser devant moi, à quelques mètres.

Une tache fauve au loin. J'assouplis mon pas, je retiens ma respiration. Un chevreuil ? Plus j'approche et moins j'en suis sûre. Non...un bouquet de fougères fanées.

Pas grave. J'en ai vu un, hier encore. Ses pattes fines, ses oreilles dressées, son retrait élégant dans l'ombre des troncs quand il m'a repérée.

Un mouvement roussâtre au pied d'un arbre. Un écureuil ? C'est trop lent et puis mon chien ne réagit pas. Non. Des feuilles mortes soulevées par un petit merle noir qui cherche sa pitance.

Ah mais là ! Le chat du nouveau voisin, la rareté de son pelage, veiné de gris et de noirs aux volutes inattendues. Non. Un gros caillou taché de terre, aux formes arrondies.

La lumière diffractée du soleil d'octobre éclaire une structure en bois que je n'ai jamais vue. Une porte ? Mouais, encore une illusion. Mes yeux indigents, mon imagination, créent des images au fil de mes rêveries.

Où est mon chien ? Oh, il vient se coller contre mes jambes.

Viens mon bonhomme ! Ce sera trois grosses branches dressées contre un arbre et  laissées par des scouts , une bâche hâtivement installée par un chasseur d'images...

C'est une porte. Avec ou sans lunettes, c'est une porte. Au milieu de nulle part et sans aucun soutien pour la maintenir droite.

Ce n'est pas possible mais je décide de la traiter comme une porte ordinaire et de l'ouvrir.

Elle se laisse faire sans résistance. 

Un court instant, je pense à Alice au pays des merveilles avant de glisser dans l'obscurité la plus complète, mon chien toujours contre mes jambes.

J'écarquille les yeux. Il me semble voir un point de lumière très vive dans le noir. Je m'approche. C'est une serrure. La serrure de la porte. Qui n'a pas de poignée.

Au travers de la serrure, je vois une dame accompagnée de son chien. Elle me ressemble, il ressemble à mon chien.

Elle paraît un instant légèrement surprise. Elle plisse les yeux puis esquisse un sourire ironique. Sur ses lèvres, je peux lire « : «Mouais, encore une illusion . » 

Et elle passe son chemin.

 

Publié dans concours

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La bonne année à tous de la part de François Beukels et ses Carôttins !

Publié le par christine brunet /aloys

La bonne année à tous de la part de François Beukels et ses Carôttins !

Publié dans ANNONCES

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Très bonne année 2024 à tout le monde !

Publié le par christine brunet /aloys

Très bonne année 2024 à tout le monde !

Publié dans ANNONCES

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Joyeux Noël à Tout le monde !!! A l'année prochaine !

Publié le par christine brunet /aloys

Joyeux Noël à Tout le monde !!! A l'année prochaine !

Publié dans ANNONCES

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Le vieux de la zéro/vingt-trois, un recueil de poèmes signé Carine-Laure Desguin. Poème 3

Publié le par christine brunet /aloys

 

 

3

 

c’est qu’il poétise



 

le vieux de la zéro/vingt-trois

ses couverts et son assiette

en plastique polyuréthane

non réutilisables jetables

souvenirs de Bruges

et de Bruxelles dimanches pluvieux

deux coups de ciseaux et de la dentelle

soulèvent son imagination

 

rester soi-même et 

de là essaimer 

 

des journées à la mer

les gaufres au sucre

les tomates crevettes

le vent déshabille

les corps et soulève 

des secrets

 

la mer le vent

et puis ces deux mots

comme un éclair

 

vieillesse naufrage 

 

 

In recueil Le vieux de la zéro/vingt-trois

http://carineldesguin.canalblog.com/

Publié dans Poésie

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"Nuit polaire", un texte de Louis Delville tiré de son recueil "Petites et grandes histoires"

Publié le par christine brunet /aloys

Nuit polaire

 

Le soir tombe, mon chat dort face au petit poêle. La chambre est éclairée par la seule lueur d'une chandelle. Parents et enfants sont rassemblés autour de la table pour un jeu de mines. Chacun y va de son imagination.

Le chat se réveille et saute sur la table en nous regardant. Lui aussi est devenu joueur. Il semble vouloir nous faire rire, mais en ayant peur de nous décevoir ou de mal faire.

Nous rions toutes et tous de bon cœur, mais sur un signe du père, tout le monde se tait et continue le jeu dans le silence.

La longue nuit polaire vient à peine de commencer et il va falloir "tenir" pendant de longues semaines. Au loin, un troupeau de rennes se prépare à rejoindre le père Noël…  



 

Louis Delville  (extrait de "Petites et grandes histoires")

 

Publié dans Textes

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Temps Zéro de Laurent Dumortier dans le blog de l'AREAW

Publié le par christine brunet /aloys

Temps Zéro de Laurent Dumortier dans le blog de l'AREAW
Temps Zéro de Laurent Dumortier dans le blog de l'AREAW

Publié dans Article presse

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Le vieux de la zéro/vingt-trois, un recueil de poèmes signé Carine-Laure Desguin. Poème 2

Publié le par christine brunet /aloys

2

 

le soleil la lune



 

et tout ça

poubellent pour lui

depuis l’assaut

d’un chapelet d’ecchymoses 

et d’une astéroïde 

de protéines (obligatoires)

 

des nappes d’hirudoïd

glissent jusqu’à l’intérieur 

de ses chaussettes 

démariées (comme lui)

 

chutes solitude 

il n’en fallait pas plus

 

atterrir ici

un point de rien du tout

sur google maps

longitude latitude

chambre zéro/vingt-trois

un vieux

dans l’entre-deux 

 

 

In recueil Le vieux de la zéro/vingt-trois 

http://carineldesguin.canalblog.com/

Publié dans Poésie

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Un Noël si ancien, une nouvelle signée Micheline Boland tirée du recueil "Contes à travers les saisons"

Publié le par christine brunet /aloys

Un Noël si ancien



 

Ses pas l'avaient machinalement guidé vers cette exposition de crèches. Pourquoi vers cette exposition plutôt que vers l'un des nombreux chalets installés pour le marché de Noël ou encore vers le gigantesque sapin dressé à la périphérie de la place ou vers la crèche joliment composée sous le porche ? Il ne pourrait le dire. Il y a bien longtemps qu'il ne retenait de Noël que la vaste entreprise commerciale. Il n'avait plus en pensée le mystère qui y était lié ou tout simplement la joie. Demain, 24 décembre, il passerait un réveillon ordinaire avec des amis qu'avec le temps, il jugeait tout aussi ordinaires. Il y aurait des huîtres, de la bisque de homard, de la dinde, des fromages, une bûche, du champagne et de la musique. Il y aurait le sapin, la nappe et les serviettes d'une blancheur immaculée, des décorations rouges, vertes, dorées. On ferait la fête comme pour un quelconque anniversaire. Puis on s'en irait l'âme creuse, la pensée vide vers des jours tout ordinaires eux aussi.

 

Son cœur se mit à battre la chamade face à elle, l'unique, la merveilleuse. Face à elle, pareille à la crèche de ses dix ans. De minuscules personnages disposés dans un coquillage. Qui eut cru que cela pouvait encore exister ? D'un coup lui revinrent pêle-mêle des chants religieux, des paroles des Écritures, des caresses de sa mère, des parfums de sapin et une foi plus tenace que toutes ces croyances accumulées en cinquante ans d'existence. Il retrouvait ses dix ans, avec leurs émotions, leurs certitudes, leurs valeurs, leurs idées, leurs relations, leurs amis, leur confiance.

 

  Cela ne pouvait être qu'elle. Il l'aurait reconnue parmi des dizaines d'autres fort semblables. Elle seule pouvait raviver ainsi sa mémoire, son sentiment. Il devait en retrouver le propriétaire. Ça ne pouvait être qu'un membre de sa famille. A dix-huit heures, il ne pouvait guère espérer qu'une de ces deux bénévoles qui accueillaient les visiteurs puissent le renseigner. Mais son désir était si grand qu'il allait tenter l'incroyable. Avec la force, avec la détermination, avec ce goût de la réussite de ses dix ans, il s'approcha de la femme la plus âgée, celle dont le regard était en partie dissimulé par des lunettes. Alors, sans qu'il eut dit un mot, elle l'appela par son prénom. Elle lui prit la main. "Nous t'avons attendu tant et tant d'années mes frères, mes sœurs et moi."

 

Il reconnut l'aînée de ses cousines aux intonations chaudes de sa voix. Il l'avait perdue de vue tout comme les autres membres de sa famille suite à une sordide question d'héritage. Il l'avait perdue de vue, comme il avait perdu de vue sa foi, son innocence, son enfance suite aux événements qui avaient suivi le décès accidentel de ses grands-parents paternels.

 

D'un coup, il avait retrouvé tout ce qui lui manquait à présent sans qu'il ait jamais pu le nommer.

 

"Attends-moi un peu, dans une demi-heure je pourrai m'en aller".

 

Il était prêt à attendre plus longtemps que l'heure de fermeture de l'exposition, pour retrouver ce qu'il avait cherché sans le savoir. Il était prêt à abandonner tous les réveillons luxueux pour en organiser un de bonheur, de retrouvailles, d'espérance, d'amour.

 

  Ce n'était pas sa crèche, c'était une des crèches offertes par sa grand-mère à ses petits-enfants lors de son dernier Noël, mais que lui importait ? Le souvenir et l'émotion avaient plus de poids que tous les trésors matériels !



 

Micheline Boland (extrait de "Contes à travers les saisons")

 

 

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Le vieux de la zéro/vingt-trois, un recueil de poèmes signé Carine-Laure Desguin. Poème 1

Publié le par christine brunet /aloys

1

 

le vieux de la zéro/vingt-trois



 

pendule sa montre 

aux barreaux froids 

de son lit

un rien l’amuse

désormais

 

le fil électrique de la commande

(celle du lit)

c’est pour lui une longue histoire 

torsionnée

 

chaque nœud une aventure

depuis son arrivée

dans ce 

dans ce 

danse valse tango rock

se divertir il dit

pour ne pas ne pas

ne pas s’affoler

rigoler d’un rien

se forcer pour

 

le café refroidit

le nuage de lait

a plu

 



 

In recueil Le vieux de la zéro/vingt-trois

http://carineldesguin.canalblog.com/

 

Publié dans Poésie

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