Un extrait du recueil "Traversée de la main en solitaire" de Camille Delnoy
6.
A les regarder s’embraser
- eux !
une lave d’amertume me monte
à la bouche désertée.
Tant d’aimes d’eux
me rendent fou à fuir tout
que j’en désire
un silence
de mies mots.
Elle veut jalouse
- la main
effacer cette violence.
Elle désire
être
la page à naître d’avant
le départ
d’avant la déchirure
là où
l’horizon englobe
l’ombre débordante
des mots tus.
Ils sèment en moi
le geste trouble
qui
écorche les nuages.
Et
cette main – toujours la même -
tendue
divague et divulgue
sa désolation
puis mesure l’univers
et définit l’amplitude
du miroir orphelin.