Marie-Noëlle Fargier a lu "La douceur du temps" de Sébastien Quagebeur
/image%2F0995560%2F20150413%2Fob_73e3bb_9782874598227-1-75.png)
Je reçois le recueil de poésies "La douceur du temps" de Sébastien Quagebeur. La couverture m'interpelle déjà, noir et blanc, de grandes mains posées sur un immense échiquier, des mains qui appartiennent à un regard lointain. En arrière plan "la douceur du temps" qui se noie dans les arbres où le soleil joue puis je remarque un objet : une montre.
J'ouvre le livre, le feuillète comme je le fais habituellement avant de m'y plonger : l'encre est avare, le blanc prédomine sur presque toutes les pages. Je pique quelques mots au hasard (ils me plaisent) dans ce blanc léger, si léger que je reprends la première page, le premier mot. Ces premiers mots, baignés de senteurs bien choisies, me renvoient déjà à ce qu'il y a de plus ancré en nous, notre mémoire.
Puis, chaque sens se réveille dans une communion parfaite avec le vent, l'eau...
"Ombre du vent Souffle sur l'herbe Et caresse l'eau de tes ailes d'espoir"
jusqu'à "devenir" l'arbre, le sable dans le sablier... en se fondant dans chaque élément et... Etre le temps, l'espace, dans un concert de liberté.
"Je suis cette racine qui se tourne vers l'avenir Je sens les moindres méandres Je me déploie au grand soleil et d'ici à la pluie lune Je suis l'immensité"
L'encre de Sébastien Quagebeur n'a pas besoin de noircir la page, elle laisse la place à l'autre. Elle est si fine, si subtile, elle invite, elle ouvre des portes, et offre à chaque lecteur la liberté d'en choisir la clé dans ce long et sublime recueil "la douceur du temps".
Marie-Noëlle Fargier
La Bûkiné d'Anna