Présentation du nouveau livre de Jean-François Foulon, Le temps de l'errance
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COURTE BIOGRAPHIE :
Jean-François Foulon est né en 1960 au cœur de l’Ardenne, d’un père belge et d’une mère française. Licencié en philologie romane (université de Liège), il travaille à Bruxelles dans le secteur public mais vit en Wallonie (actuellement dans le Hainaut, mais il a habité longtemps à Liège). Passionné de lecture et d’écriture, il a collaboré à différentes revues littéraires comme Le Journal de la Culture, La Presse Littéraire et Le Magazine des Livres. « Obscurité », son premier roman, a été publié en 2015 aux éditions Chloé des lys. « Le temps de l’errance », un recueil de poésie, est sorti en 2016 chez le même éditeur.
RÉSUMÉ DU LIVRE
Les poèmes que l’on découvre ici, remplis d’émotion et de nostalgie, portent le lecteur comme une vague lente et puissante. Certains textes nous conduisent dans des îles lointaines, à la recherche d’un ailleurs aussi impossible qu’improbable, tandis que d’autres décrivent des lieux qui nous sont proches (un village, une rivière…), pour en révéler les secrets oubliés. Parfois, c’est la destinée de l’homme à travers son histoire qui est abordée, mais toujours on revient au temps personnel, celui où tout un chacun se reconnaît. On parle alors de l’enfance, de la passion amoureuse, ou du temps qui fuit. Les femmes que l’on a aimées s’en sont allées, nous laissant des souvenirs empreints de nostalgie. Mais ces souvenirs, même s’ils sont parfois un peu tristes, ont pourtant quelque chose d’apaisant, sans qu’on sache si c’est dû au regard tendre du poète ou à la musicalité incomparable de sa langue.
EXTRAITS DU LIVRE
Souvenir
Je ne me souviens plus où nous nous sommes rencontrés,
Ni de quel pays tu venais.
Je n’ai jamais rien su ni de ton enfance ni de ta famille.
J’ai même oublié ton nom.
Mais j’ai gardé au fond de moi la tendresse de tes caresses,
L’odeur de ta peau et la douceur de ton regard.
Je te reconnaîtrais entre toutes.
Les îles
Tous les jours il regardait la mer et les vagues infinies.
Tous les jours il contemplait l’horizon et les bateaux qui voguaient vers des îles inconnues, des îles dont personne, jamais, ne revenait.
Tous les jours, du haut des falaises, il respirait les vents du large, chargés d’embruns salés et de saveurs épicées.
Alors il croyait voir d’immenses plages dorées où des enfants nus jouaient sous les soleils des tropiques. Derrière les grandes dunes blondes s’étendaient des forêts incroyables, où, depuis mille ans, des arbres exotiques embaumaient l’air de parfums troublants et poivrés. Parfois, il lui semblait apercevoir, couchées dans des pirogues noires, des femmes dolentes et lascives qui évoquaient Gauguin. Plus loin, dans des cases de palmes, leurs sœurs donnaient de l’amour à des guerriers féroces venus oublier, sous leurs caresses tendres, les blessures des combats.
Et lui restait là, sur la falaise, contemplant les nuages en déroute qui traversaient le ciel, s’imaginant parfois que c’étaient là les voiles d’un immense bateau en partance pour ces îles dont personne jamais ne revenait.