Récurrences, un poème de François Iulini
Récurrences
C’est la fin du marché, et l’indigente
Marche vers sa faim, - Ite missa est -
Elle extirpe un trognon de cette ordure
Vite fourré dans son cabas et preste,
Elle glane, par-ci, par-là sa méchante
Provende ; invisible, abjecte et pure…
Les gones singent hilares la croulante,
Se lassent enfin ; midi ! Le bide peste !
Resté seul, je songe à cette pâture
Immonde ; gênée elle part, je reste
Chagrin ; les balayeurs sifflotent et chantent ;
Rigole la soupe sur l’onde pure…
Novembre est là et chinoise nos tombes,
Pétales lassent et choient, sang ambre et brun
Mes souvenirs chahutés par les embruns
De larmes d’or les chrysanthèmes inondent
François Iulini