"Je ne verrai plus...", un poème signé Alfred Herman
Je ne verrai plus...
Je ne verrai plus la Mer du Nord,
Je n'entendrai plus rugir la houle.
Comme ils semblent loin ces petits ports
Sentant bon les frites et les moules.
Ostende larguait depuis ses quais
Ses grosses "malles" vers l'Angleterre,
Ses quais où pendaient les poissons frais,
Son vieux port aux navires de guerre.
Blankenberge, aux bateaux de pêcheurs,
Etalait ses marchés populaires.
L'estacade où les flots en fureur
Aspergent le passant solitaire.
Zeebruges dorlotait ses voiliers,
La Panne aux tapis de coquillages,
Knokke et ses villas d'éclat princier,
Un vrai paradis pour troisième âge.
Partout rugissait la Mer du Nord,
Léchant le sable fin des plages,
Les brise-lames portant pieux morts,
Algues brunes et moules sauvages.
Ce plat pays, était-ce le mien?
Non, ses plaines étaient trop flamandes.
Face au lac, je m'en souviens,
Ce soir sur cette terre romande.