Joseph Bodson a chroniqué le recueil poétique de Laurent Dumortier "D'hivers et d'ivresse"


Laurent Dumortier, D’hivers et d’ivresse, poèmes, Chloé des lis.
Des notations brèves, incisives, percutantes…Des mots lancés comme des cailloux, parfois pour faire simplement des ronds sur l’eau, parfois, sait-on jamais, pour se venger, de qui, de quoi? C’est la vie…
Mais les Petits Poucets rêveurs trouveront toujours des cailloux sur leur chemin, des cailloux à prendre dans ses mains, lisses comme des galets ou plein d’éclats. Pour jouer. Des cailloux qui font mouche à tous les coups:
Le reflet
Demain n’est pas encore arrivé/Qu’il est hypothétiquement passé,/Tu vois…
Mes yeux ne voient plus d’hier/Qu’un nombre sans couleur/Même la lumière/A perdu sa splendeur…
Tu me demandes de rester,/De ne pas basculer/Mais je crois que le monde s’en fout/S’il ne reste qu’un reflet après tout…
Je suis si près du bord/Le vent souffle si fort/Je suis si bien…
Encore un pas de plus/Et je ne sentirai plus/Que le froid du bitume/Accueillant mon amertume…
Tu me demandes de rester,/De ne pas basculer/Mais je crois que le monde s’en fout/S’il ne reste qu’un reflet après tout…/
S’il ne reste qu’un reflet après tout…
S’il ne reste qu’un reflet, après tout/C’est peu et c’est déjà beaucoup
Tu me demandes de rester/De ne pas basculer/Mais je crois que le monde s’en fout/S’il ne reste qu’un reflet après tout…
Car c’est notre chemin à tous, après tout…
Joseph Bodson