Christine Brunet a lu "Mamie Paulette", le nouveau roman de Séverine Baaziz
Je vais en faire enrager plus d'un... J'ai lu "Mamie Paulette", le second roman de Séverine Baaziz, en avant-première... Ben oui, en Collection, tous les BAT passent par moi ! Et c'est tant mieux parce que la bande annonce créée par l'auteur m'avait mis l'eau à la bouche. Et j'avais très envie de le lire...
Alors ?
"Mamie Paulette" est un roman, je ne vous apprends rien. La vidéo laissait présager un texte amusant, humoristique... ICI !
Mouais... Vrai mais pas seulement...
Dès les premières pages, j'ai ri... franchement... sur un style fluide, enlevé, pétillant, savoureusement imagé, facile...
Séverine Baaziz campe des personnages truculents : Philibert, timide assureur dominé par sa femme, effacé, stressé, complexé, écrasé par son environnement. Marion, épouse maniaque, mauvaise cuisinière, absorbée par son association en faveur des chats, tatillonne, froide, lisse, mal dans sa peau et Jules, adolescent torturé, introverti, victime de son état... Une famille d'étriqués, de toqués, froids, roides, impersonnels et sans saveur, fort peu sympathiques.
Personnages à part entière deux chats persans, seuls personnages "vivants" de la famille (Vipère et Cobra... Tout un programme, je vous assure) et le poisson rouge, Pipo, confident et spectateur certes silencieux mais très présent... Sans oublier le fantôme omniprésent du défunt époux de Paulette, Pierrot, traité comme celui par qui tout arrive, de la première page à la dernière, d'ailleurs, alors qu'il est mort depuis bien longtemps.
Enfin, bien évidemment, il y a Paulette... L'opposé, l'antithèse des trois de la famille "Philibert", un caractère fort, ressentie comme une autre "Tatie Danielle" qui révèle, au fur et à mesure de l'histoire, un aspect bien différent de sa personnalité... Mais là, je ne vous en dis pas plus... Faudra lire ! Le livre repose sur ses épaules comme l'histoire et les rebondissements qui la ponctuent...
Et des rebondissements, il y en a ! Peu à peu, les héros effacés prennent de la consistance, de l'épaisseur, les autres s'apaisent, s'effacent... Le rire devient progressivement sourire amusé puis tendre jusqu'à ce que les sourcils se froncent. Derrière le ridicule, la détresse... Et cette famille antipathique, lentement, sûrement, se rapproche de nous : on commence à l'aimer en même temps qu'une Paulette si rigide et dure au début qui va en percer les mystères et va devenir bien plus qu'une pièce rapportée imposée par un testament. Elle se positionne comme la pierre angulaire, l'ange gardien de la famille, une sorte de Saint-Bernard capable de tout, du meilleur comme du pire.
Ce roman est une alliance parfaite entre humour (parfois grinçant), tendresse, amour et violence larvée.
Mon tout premier coup de coeur de l'année !
Christine Brunet
www.christine-brunet.com