Dans le blog "Cdubelge" de Philippe Desterbecq, une note de lecture du recueil de nouvelle s "Ailleurs est ici, dans la pénombre" de Laurence Amaury
Ailleurs est ici dans la pénombre de Laurence Amaury
Par philippedester dans livresd'auteurs belges le 12 Novembre 2020 à 09:01
Voici le 5e livre que je lis de Laurence Amaury, une auteure montoise que je rencontre à certaines occasions.
L'auteure a tenu à m'offrir ce recueil de nouvelles et je l'en remercie beaucoup.
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"Les cinq portes", nouvelle inspirée d'un dessin fantastique de Jean-Pierre Delvaux, dessin qui figure sur la couverture du recueil.
Laurence aime les fins ouvertes, moi aussi, et j'ai tendance à laisser aller mon imagination pour terminer l'histoire.
Judith rêve d'une maison qui comporte cinq portes. Derrière la cinquième, un homme l'attend. Obnubilée par ce rêve, elle finit par habiter dans ladite maison et recherche la cinquième porte cachée. Elle découvre alors un souterrain qui mène au château dont la muraille jouxte sa maison. Des rencontres mystérieuses suivies d'une disparition. Mais que s'est-il réellement passé? Au lecteur de l'imaginer !
Puis j'ai repris le livre par le début.
Quel plaisir de retrouver la plume de Laurence Amaury, un style parfait et inimitable qu'on déguste comme un sorbet ! Une écriture et un vocabulaire qui appartiennent parfois à une époque révolue, un style peut-être suranné que ne pourra qu'apprécier l'amoureux des mots.
- Bien qu'elle s'en défende, je pense que "Une tour à soi" est largement autobiographique. J'y ai découvert, en tout cas, une mère de famille qui me fait penser étrangement à l'auteure.
- Un brin d'inexpliqué dans "Les ciseaux baladeurs" ne pouvait que me plaire !
- Le mental joue sur le physique dans "L'enkystement". Laurence a le don de trouver des titres originaux !
- Des enfants cachés dans un réduit surprennent des conversations d'adultes et par là de secrets qu'ils n'auraient pas dû découvrir dans "Les invités sans visage".
- Un rêve éveillé pour "La fièvre du vendredi soir".
- Le lecteur croirait à un poème épique pour "Costaeres".
- Quant à "L'homme aux statues", il reporte tout son amour et les sentiments qu'il ressent pour sa cousine dans l'achat de statues de femmes nues ou presque.
- Les flèches de Cupidon ont blessé les protagonistes de "La nuit aux mille oreilles."
- Peut-on rencontrer l'âme sœur lors de funérailles? La réponse est "oui" avec "Les funérailles de Gudrun Appeldörfer".
- La dernière nouvelle "La tour, prends garde" se lit comme un roman moyenâgeux.
Note personnelle :
En général, je n'aime pas beaucoup les textes courts. Pour moi, une nouvelle doit comporter plusieurs pages de façon à pouvoir entrer dans l'histoire, la vivre avec les personnages qu'il faut apprendre à connaitre voire pouvoir s'identifier à eux.
Laurence Amaury écrit des textes longs (plus de 30 pages parfois) et laisse donc le temps au lecteur de laisser courir son imagination.