Cléopatre Mertens nous présente son ouvrage "Belinda, princesse des hauts plateaux"
Extrait :
« La jeune fille avait cessé de gigoter. Elle pensait à Wezipata, aux grands hommes de son clan, à leurs épaules lourdement chargées. Comme eux, son Linds avançait tête haute, le buste droit, certain de ne jamais perdre sa charge. Et comme ce colis suspendu au bâton du porteur, Belinda s’accrocha à l’homme vers qui le destin l’avait conduite.
« En valsant allègrement, en cette fin de journée, sur les marches de son escalier en colimaçon, Linds, chevalier des temps moderne, avait acquis l’intime conviction qu’il ne pourrait, même s’il le voulait, se passer de son charmant fardeau. A l’abri dans la chambre de son partenaire, Belinda, la petite princesse des hauts plateaux, souleva un pan de l’épais rideau. Un merveilleux crépuscule avait envahi le soir. Mélancolique, unique, il se teintait d’astres pâles. Pendant quelques minutes, nos amants les contemplèrent. Le rideau reprit sa place. Au seuil de la belle soirée qui les attendait, longuement, ils prirent le temps de se regarder. Et pendant que leurs corps se retrouvaient, à l’horizon plus rien n’était visible : le bleu du ciel se perdait dans le vert de la forêt.
Auteur :
Née au Zaïre, Cléopâtre Mertens arrive dans la capitale européenne pour y être instruite entre pensionnats et Ecoles catholiques. Elle retourne souvent en Afrique et au contact de la forêt, de la nature exubérante, ses racines, elle puise le souffle pour recréer des petites histoires et légendes à partir de ce que lui racontent les anciens. Après des études en sciences politiques et artistiques, elle entreprend une carrière internationale sans jamais oublier son enfance et ses premières aspirations. Ce qui, quelques années plus tard, inspirera ce roman : un assemblage de ses nouvelles en un premier volume.
Résumé :
Le prologue relate un moment de la vie de Marie Paule, la voix off. Finaliste des hautes études à Bruxelles, elle entame des démarches pour retrouver sa mère, Belinda.
A travers les souvenirs de son père, elle retrace la vie de Belinda, une jeune princesse de la province orientale du Congo, qui pour échapper à un mariage forcé, va courageusement s’élancer sur des pistes peu fréquentées. Sa course parsemée d’évocations des épisodes mémorables de l’épopée de ses ascendants, l’amènera à Stanville, où Belinda est accueillie dans un premier temps chez des Pères missionnaires. Mais les guerriers de son père sont toujours à sa recherche. Elle se retrouve alors gouvernante chez un médecin bruxellois fraichement débarqué au Congo.
A l’hôpital de Stanville, le docteur Haghebaert engage un assistant Sany Lenge Many. Belinda, évolue entre les deux jeunes gens. Son choix se dessine, l’amour réveille en elle une sensualité insoupçonnée.
D’un regard exempt de préjugés sur une époque révolue, la voix off esquisse les personnages sur fond des clivages tradition-religion-modernisme et nous achemine vers la pensée universelle de l’amour, l’essence de l’existence.