Alain Charles nous présente son nouveau roman "Une si jolie poseuse de bombes"

Publié le par christine brunet /aloys

Bio

Alain CHARLES habite Baudour, il exerce la profession d’ingénieur dans une société de construction en Wallonie picarde. En 2018, il publiait «Continuum», un recueil de nouvelles, en 2021, les romans «Le Serénateur» et «Les Viateurs». «une si jolie poseuse de bombes» est son troisième roman.

 

Résumé.

Alice se prénomme-t-elle réellement Alice, ou Apolline, fille d’un riche administrateur de sociétés, passionnée de littérature, fan de heavy metal et poseuse de bombes.

Quand elle se réveille, amnésique et percluse de douleurs, dans une chambre inconnue et d’une blancheur surnaturelle, elle découvre son éblouissante beauté. Anouck lui raconte sa nouvelle ancienne vie que le Docteur Carroll lui a imaginée et la prépare à réintégrer le monde, une petite librairie dans une bourgade au bord de la mer. Mais de nombreux rêves la perturbent, la naissance d’un amour saphique la trouble et dans l’ombre, ses anciens séditieux complices rôdent.

 

Extrait

 

 Dans sa tête, un soubresaut, une étincelle, un malentendu.

    Dans sa gorge, un relent acide, un goût métallique, une gerbe d’épines.

    Dans son corps, une souffrance, unique, infernale, pointue.

    Elle ne pouvait ouvrir les paupières tant leur lourdeur, le tiraillement et la brûlure étaient vifs.

    Ce brusque état de conscience était insupportable, elle désirait rejoindre les ténèbres, asphyxier la douleur, l’anesthésier jusqu’à l’analgésie. 

    Elle avait froid, son cœur crissait telle la banquise sous l’effet des vents polaires. 

    Confuse, elle discernait des sons étranges, répétitifs, le bruit sourd d’un ronronnement, d’une ventilation, ponctué de bips secs et aigus. 

    Où était-elle?

                                                                        ***

   —  Alea jacta est.

   —  Non, Professeur, la fatalité et le hasard n’ont pas leur place dans cette histoire. Je vous l’ai dit, nous contrôlons le processus, tout se passera comme je l’ai prévu. Vous devez, à un moment, me faire confiance. De plus, avec les évènements qui se sont déroulés, il lui restait l’enfermement ou une autre vie. Je vous rappelle, Professeur, que vous avez voté lors du Conseil.

    —  Elle était si jolie.

    —  Elle l’est encore plus, je vous le garantis.

    —  Mais je ne la reconnaîtrai plus.

    —  Voilà tout l’enjeu.

                                                                        ***

—  Voilà, Alice, vous êtes chez vous, cette boutique est la vôtre, faites-en ce que vous désirez. Je vous regarderai, vous conseillerai, vous aiderai, vous serez le capitaine, moi, le moussaillon. Vu que vous connaissez les livres, vous appréhendez le monde, la littérature est une âme à part entière et elle se partage. La littérature donne des ailes aux lecteurs, elle les guide et si vous les conseillez bien, ils reviendront, pour les livres, mais aussi pour vous qui avez su les écouter. Cette vie vous tente, Alice, dites-moi oui, je vous en supplie. Cette librairie est toute mon existence, mon quotidien, mes enfants n’en veulent pas, ils n’en sont pas dignes. Peut-être refusent-ils la vie de papier, des lettres écrasées sur du velin ou du recyclé, ils ont tort. Un livre n’est pas qu’un essai, un conte, une histoire, c’est l’envie de la vivre, d’en créer une autre, meilleure. Et d’histoire en histoire, je sais que je rejoindrai le ciel, avec Hélène, ma belle Hélène, nous sommes inséparables comme les agapornis, et vous ici, vous nous regarderez partir, chaque jour un peu plus.

                                                                        ***

    —    M’accompagnerez-vous, Anouck? Votre présence m’est indispensable. 

    —    Si vous le désirez, nous marcherons ensemble vers la librairie, je m’arrêterai quelques minutes, mais je devrai vous laisser, le docteur Carroll a besoin de moi.

    —    Et nous, Anouck?

    —    Alice, depuis le début de l’histoire et jusqu’à aujourd’hui, il y a vous et moi.

    —    Et demain?

    —    Demain est un autre jour, il est mystère, attente et espoir. Profitez d’aujourd’hui, Alice, et considérez-le comme un cadeau des cieux. N’oubliez jamais, aujourd’hui est unique, demain se répétera.

                                                                        ***

 Envoûtement, sortilège, séduction, fascination. Son tintement réveillera tes sens, tes désirs, tes envies. Tu n’auras plus peur de tes troubles et tu renaîtras dans ton passé, dans ta vie d’avant, elle te plaisait, tu l’admettras et tu te laisseras guider par le son des cloches de l’enfer, grondements de tonnerre qui déchirent la nuit.

Le mal sera ton ami, Satan, ton confident, et tu prendras le chemin que nous t’indiquerons, sans question, avec dans les mains l’objet de l’épouvante, du massacre et du sang. Tu es notre transporteuse, tu l’as toujours été et ta nouvelle beauté ne change rien.

Tu te fais appeler Alice, ton visage s’est embelli, magnifié, ton corps a fleuri, tes formes se sont enrichies, mais rien ne peut farder la réalité de ton être profond. Tu as la beauté du diable, tu es son amie, son amante, tu resplendis et illumines le gouffre, l’abîme qu’il habite. 

Publié dans Présentation

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
H
La titre et le résumé suscitent déjà mon intérêt. Alice semble une héroïne bien mystérieuse...
Répondre
A
Alice ou Apolline ?