Alain Charles nous présente son nouvel ouvrage "lettres d'Amour"

Publié le par christine brunet /aloys

BIOGRAPHIE

 

Alain CHARLES habite Baudour, il exerce la profession d’ingénieur dans une société de construction en Wallonie picarde. Il a déjà publié plusieurs recueils de nouvelles, de contes fantastiques et cinq romans dont «Dans sa maison un grand cerf» paru en 2022 et «Ciel bleu avec nuages » en 2023. « Lettres d’Amour » est sa neuvième publication.

 

 

RESUME

 

Il vit par procuration en l’observant de chez lui quand elle se balade sur le trottoir d’en face. Jeune demoiselle qu’il devine amoureuse, son mariage, son premier enfant, les occasions n’ont pas manqué, mais jamais il ne la rencontrera, à peine saura-t-elle qu’il existe.

Une rupture sans en être une et pourtant, elle y est obligée, ce mec plus jeune qu’elle n’est qu’un goujat, un pleutre, il ne pense qu’à baiser. Il l’a quitté, mais c’est elle qui rompt, c’est la seule solution pour se permettre d’autres aventures. 

Louis ne répond plus au téléphone, alors elle lui écrit et lui raconte leur vie, à sa façon. Pourquoi ne rentre-t-il pas et où est-il ? Même sa sœur n’a plus de nouvelle, et de son père, n’en parlons pas. Sa chambre est de nouveau en ordre, elle l’attend, elle est sa mère, pardi !

Écrire à ses enfants n’est pas la voie de communication habituelle, mais il a un problème avec les mots, leur parler lui paraît impossible, même avec sa femme, il connaît des difficultés. En plus, il y a urgence, sa mémoire s’effiloche, il est plus que temps de leur laisser un dernier message.

 

 

 

EXTRAIT

 

Ma belle inconnue.

Je vous ai attendue ce soir, comme tous les soirs, et vous êtes passée sous ma fenêtre. Ma belle inconnue, j’ai admiré votre jeunesse, votre fraîcheur. Vous portiez un ruban rouge dans vos cheveux de jais, une robe jaune orangé couleur soleil couchant, si courte qu’elle montrait vos genoux et le bas de vos cuisses. La ceinture qui vous serrait la taille révélait votre minceur, votre sveltesse, votre jeune élégance, les baskets blanches allégeaient vos pieds, votre démarche. Vous gambadiez, pressée, sur les pavés usés du trottoir d’en face. Le sourire sur votre visage, la juvénilité de vos traits mettaient en exergue votre grâce et j’enviais votre prétendant, car quelles autres raisons pouvaient vous rendre aussi charmante et joyeuse qu’un rendez-vous galant.

Alex,

Je te l’avoue, débutant cette lettre, je pensais écrire mon amour, mais je me suis ravisée, je ne peux plus, je ne veux plus te désigner de la sorte. Alors, comment te nommer? Comme tu me las toujours demandé, Alex, pour Alexandre, Alexis, Alexander ou plus ordinairement, Philippe, Robert ou Jean, oui, après tout, pourquoi ne t’appelles-tu pas Jean?

Je me souviens de notre première rencontre, je n’avais rien à faire en ce lieu, la preuve, je ne me remémore plus la raison de ma présence, je t’ai croisé, je rentrais et tu sortais précipitamment, tu ne m’as pas vue et tu m’as écrasé les pieds. J’ai crié, fort je crois, parce que j’avais mal, parce que mes souliers rouges étaient abîmés, et tu m’as dit en courant vers ton taxi qui soi-disant t’attendait, excusez-moi, mais je n’en étais pas convaincue, car tu avais l’air de t’en foutre royalement

Louis,

Je t’écris parce que tu ne me réponds pas au téléphone. C’est pas bien, Louis, as-tu oublié que je suis ta mère? Je t’appelle, Louis, pour avoir de tes nouvelles, pas pour me plaindre, ce n’est pas mon genre, tu le sais, enfin, tout le monde le sait, mais personne ne me téléphone ni ne vient me faire une petite visite. À croire que j’ai la peste ou une autre maladie contagieuse encore inconnue, mais dont on a la frousse. Comment avoir peur de quelque chose qui n’existe pas ?

Mes enfants,

Je vous écris en partance pour un pays dont on ne revient pas. Il est plus que temps, je le sais, tous les indices jouent contre moi, je les ai reconnus, je dois maintenant les admettre, c’est la pire catastrophe de ma vie et un peu de la vôtre, quand vous comprendrez que je pars en voyage sans bagages qu’il vous reviendra de garder, et sans retour possible. Un aller simple, comme dans mes rêves d’enfant, quand je partais en vacances avec l’espoir qu’elles ne finissent jamais. Ces fantasmes étaient heureux, puérils, mais j’y croyais quand, arrivé sur la plage, je regardais la mer et l’horizon, une infinitude d’eau bleue grise, les frontières n’existaient pas, les falaises anglaises restaient dans le brouillard, inaccessibles, car impossibles à voir.

Publié dans Présentation

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P
Encore un roman qui donne envie...
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A
Voilà ce que l'humanité devrait faire plus souvent, s'é(manus)crire des lettres d'amour. Un joli thème qui ouvre bien des portes...
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C
Jai lu plusieurs auvrages d'Alain Charles avec toujours beaucoup de plaisir. Dans ma pal, celui-ci... A suivre
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E
J'ai lu "Les viateurs" de l'auteur... une écriture qui emporte toujours plus avant...
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