Vardo Brak se présente et nous présente son recueil de nouvelles "Ne pas perdre la tête"
Biographie.
Né Thadé Piasecki en 1947 à Montceau les Mines, France.
Apprend le Français à l’école.
Au début des années 70, il est comédien dans la troupe du Théâtre du Pavé
à Toulouse.
Puis devient auteur-compositeur-interprète de chansons.
Tournées dans les Centres Culturels, MJC, festivals…
Dans les années 80, écrit et réalise des courts métrages de cinéma :
- « Y’a des jours mauvais, y’a des jours meilleurs » 20 minutes.
Co réalisation Yves Billy. Sélection AFCAE au Festival de Cannes,
diffusé dans toute la francophonie par le Ministère des Affaires Étrangères français et à la télévision par France 2.
- « Pan, pan, t’es mort ! ». 20 minutes.
Co-réalisé avec Ariel Piasecki. Sélectionné au Festival du Court Métrage de Clermond-Ferrand et dans de nombreux festivals. Diffusé par France 2.
En 1984, co-réalise avec Ariel Piasecki la série documentaire de création
- « Tranin, reporter » Diffusion France 2, SSR,RTBF.
Réalise ensuite de nombreux sujets pour la télévision :
documentaires (dont « Mexique, 52 minutes » TF1, « La Vie CGT » 52 minutes, France 3), fictions jeunesse (série « Les 6 compagnons » France 3)
Dans les années 90, écrit et réalise :
- « Un amour de village ». Téléfilm de 90 minutes. Diffusion France 3.
avec Christiane Millet dans le rôle principal.
- « Un été indien ». Téléfilm de 90 minutes. Co production avec le Québec.
Diffusion France 3.
Avec Michel Duchaussoy, Jacques Denis, et le jeune acteur amérindien Marco Bacon.
À l’aube des années 2000, il « divorce » d’avec la télévision, se reconvertit dans l’agriculture biologique, puis la rénovation et la construction de maisons en bois et se passionne pour le Grand Nord norvégien où il effectue de nombreux voyages.
Enfin, il devient Vardo Brak avec « Ne pas perdre la tête » !
Résumé.
Des têtes naturalisées de guerriers maoris restituées à leurs descendants sur une petite île isolée du Pacifique par deux fonctionnaires français en mission qui vont se retrouver plongés dans une ambiance effrayante et … cocasse !
Un quinquagénaire fan de Clint Eastwood rencontre une tête de sanglier arrachée par un train de marchandises en rase campagne, une gamine en costume de Zorro et un pistolet en plastique qui n’en est pas un !
Un soir, dans une vallée perdue, un vieil homme ouvre sa porte à la Mort.
Elle est blonde, n’a pas de faux, apprécie beaucoup l’alcool de prune qu’il lui sert, et elle lui demande de raconter sa vie jusqu’au petit matin.
… Et six autres nouvelles.
*
Extrait de « Clint Eastwood »
C’est à ce moment-là que je remarque qu’elle n’est pas seule dans la voiture : sur la banquette arrière, il y a une petite silhouette silencieuse et sombre avec un chapeau noir sur la tête, un genre chapeau de cow-boy. Je fais un léger travelling le long de la voiture et j’ouvre la portière arrière. La petite silhouette noire me suit du regard, derrière son loup de velours noir. C’est un enfant en costume de Zorro. Ses yeux semblent très clairs et très durs sous le masque.
Deux nattes de cheveux blonds sortent du chapeau noir et encadrent le masque : Zorro est donc une Zorra!
Ah, je suis bien, moi ! Et la mère qui continue à gueuler.
Bon, Clint, il faut que tu fasses quelque chose. Je reviens vers le trophée de chasse, j’empoigne la tête fermement par les oreilles et je m’apprête à la balancer dans le fossé. Putain, ça pèse son poids, ce truc ! Une pensée en forme de mal de dos me traverse l’esprit. Je traîne la tête sur le capot en essayant de ne pas trop me badigeonner de sang. La femme remonte d’un ton dans sa gueulante. Derrière moi, une voix calme et posée :
- Qu’est-ce que tu vas en faire ?
C’est Zorra qui me regarde, plantée bien droit sur des guiboles de mouche avec des chaussettes en laine sous la cape noire.
- …. Ben, je vais la mettre dans le fossé, ça va peut-être calmer un peu ta mère.
Zorra me fusille du regard :
- D’abord, c’est pas ma mère, et puis, tu peux pas faire ça, il faut l’enterrer !
Alors là, c’est la meilleure ! Il faudrait que j’enterre une tête de sanglier décapité par un train de marchandises en rase campagne pour faire plaisir à une petite teigne déguisée en Vengeur Masqué, pendant que sa mère s’égosille dans sa bagnole.
Tant pis pour mes lombaires, je fais un vache d’effort, j’arrache la tête du capot et je la balance dans le fossé.
- T’as tort, ça va te porter malheur ! jette Zorra