In recueil Le vieux de la zéro/vingt-trois, poème 17 - Carine-Laure Desguin

Publié le par christine brunet /aloys

17

 

 

les autres

quels autres

tous confinés

entre leurs murs

déguisés en zombies camés

au risperdal débarquent

perdus là au milieu

de la chambre zéro/vingt-trois

(celle du vieux)

ils se déculottent (ou pas)

ils pissent ou il chient

ça dépend

entre la télé et le fauteuil

 

le vieux est consterné

il sonne appelle

(sa voix est numérique parfois)

un ectoplasme ou l’autre

vite mon euthanasie

il quémande il supplie

sa dernière  respiration

perfusion

injection léthale

 

In recueil Le vieux de la zéro/vingt-trois

Carine-Laure Desguin

Publié dans Poésie

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P
Y a de quoi sonner et déranger les infirmières ! Pauvre homme ! Vaut mieux la mort...
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J
Traité brillamment avec humour noir, mais la triste vérité de la vie, de la solitude et de l'indifférence...<br /> Bien vu, Carine-Laure !
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C
merci Joe, on se comprend.
M
Une atroce fin de vie !
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C
Le lot de beaucoup, hélas.
P
Toujours aussi dur... ! Pauvre vieux ! <br /> Et cette vie impitoyable !
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C
Et cette mort qui ne montre pas le bout de son nez.
C
Dur, dur, quand même, ce pauvre vieux qui n'en finit pas de mourir... L'ironique tragédie de la condition humaine : s'emmerder toute une vie pour en arriver là ?
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C
Mon quotidien, accompagner au mieux ces personnes qui tournicotent dans un enclos.
A
Aïe ! notre petit vieux est vraiment au bout du rouleau. On devrait peut-être, à défaut de l'euthanasier, lui donner une petite tisane euphorisante... quelque chose de plus fort que les pissenlits, cette fois !
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C
Presque tous reçoivent une pilule rose (pas la bleue hein).