Les oiseaux de Lunga, de Benoît Jacquemart , une chronique signée Edmée De Xhavée
Lunga, c’est une île du Sud-Ouest de l’Ecosse, célèbre pour ses colonies d’oiseaux. C’est aussi la destination d’un couple non pas étrange, mais inattendu : Adélaïde et Anthelme, son père.
Adélaïde est dans une impasse de vie, au bout de ses ressources financières, usée par un employeur pratiquant le droit de cuissage et l’humiliation au quotidien. Elle l’a insulté, et s’est ainsi méritée un licenciement. Adélaïde n’en peut plus.
Anthelme attend la fin dans l’ennui d’une maison de retraite. Lui qui a tant aimé la vie, les paysages, les rencontres. Lui qui, trop souvent absent, n’a pas vu grandir sa petite fille, fleurir la jeune fille, mûrir la femme.
Ce n’est pas qu’ils ne s’aiment pas. Comme tous les gens qui s’aiment et en sont excédés parfois, ils ont eu leurs disputes, mais aussi leur retours, et l’amour luit quelque part entre eux, comme la braise qui n’attend qu’un souffle pour bondir en flamme heureuse. Il lui a manqué, et elle lui a manqué. Voici donc un road-trip inespéré et une grande opportunité d’enfin se rencontrer.
Car Adélaïde a acheté un vieux camping-car et hop, sur les routes vers Lunga, les routes où Anthelme a voyagé autrefois avec son épouse décédée. Les rencontres, les confidences, la complicité qui surgit, la splendeur des paysages – magnifiquement rendue par l’auteur – comblent toutes les années d’affection sans passion. Ils se découvrent délicieusement proches, en harmonie, en manque d’étreintes. Ils fusionnent. Arrivés à Lunga, il sait tout de sa vie, de ce harceleur répugnant, de ce qu’elle a supporté, de ce qu’elle a fui.
C’est à Lunga qu’Anthelme et Adélaïde disparaissent.
Mais le livre ne s’arrête pas là…
Edmée de Xhavée
https://edmeedexhavee.wordpress.com