Alain Delestienne a lu "Les dix petites négresses" de Bob Boutique
Après avoir passé la nuit au frais sur ma table de chevet, "Les dix petites négresses" sont encore toutes chaudes. Il y a déjà eu plusieurs excellentes notes de lecture sur le dernier livre de Bob Boutique.
Pour ma part, je vais peser mes mots pour en dévoiler le moins possible et laisser au futur lecteur tout le plaisir de la découverte.
Tout d'abord, je me suis beaucoup amusé parce qu'à chaque page, on sent que l'auteur lui-même s'amuse à écrire. Je le vois d'ici, hilare devant son clavier. C'est communicatif. J'ai retrouvé aussi la gouaille et l'humour des "Contes bizarres" et j'ai découvert plus avant l'art de la caricature de l'auteur. Et il n'y va pas avec le dos de la cuillère.
Je me suis dit qu'il devait y avoir une grande complicité, amitié, entre lui et les personnes qu'il évoque pour que ces dernières puissent encaisser ce qu'il en dit. Je m'efforce de rester sibyllin, mais je ne peux m'empêcher de vous dire que cette lecture est aussi jouissive, mutatis mutandis, que les ébats d'Elodie à la page 71. J'ai beaucoup aimé la chute qu'Edmonde m'a laissé pressentir à la page 152 parce que, entre autres, elle touche à un phénomène que j'aime en littérature ou au cinéma.
Pour vous expliquer en restant mystérieux, je m'écarte un instant du récit de Bob. Je (moi) pense que j'existe et que j'ai imaginé dans un livre le personnage d'Henri. Mais, ce matin, je me demande si je n'ai pas moi-même été imaginé par une certaine Chloé qui, elle, aurait été créée par un certain Laurent??? C'est comme Christel, je pensais vraiment qu'elle existait alors que ...
Vous n'avez rien compris à mon charabia, tant mieux. Raison de plus pour vous précipiter sur ce roman bizarre !
Alain Delestienne