Alternance, un poème de Claude Colson
Alternance
Après les trajets réguliers,
Six mois après - plus léger ? -
Reprendre le même train ;
C'est cette fois un train de juin.
Le roulis, la solitude en promiscuité
D'avec ces inconnus suscite les pensées.
Méditation presque sans objet,
Envie surtout de griffer le papier.
Le vert profond des frondaisons
Fonce sur toi en profusion.
Il t'engloutit, presque t'oppresse
Tant il est dru : Cerbère sans laisse.
Le vert aussi de ton vêtement,
Plus vif, plus gai : soulagement.
Mais le convoi entre en tunnel
Et à nouveau l'angoisse ronge-sel.
Enfin lumière, car l'onde il longe
Et l'oeil s'ébat, myriades d'éclats,
S'abreuve aux beautés du songe ;
De "més-humeur" elles sonnent le glas.
Sur le fleuve s'ouvre enfin la perspective
Au voyageur qu'ainsi, toute, elle délivre.
Regard au ciel, bleu absolu,
La joie, l'espoir sont revenus.
Claude Colson
claude-colson.monsite-orange.fr