Corps et amour, un poème de Françoise CASTERA

Publié le par christine brunet /aloys

 

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 corps et amour

 

C’était à nos débuts  je te voyais de loin

De loin je ressentais  de loin je t’appelais        

Car déjà la ferveur qui s’emparait de moi

Augurait les moments que tu épellerais

En prenant tout ton temps en disséquant l’instant

Pour que nous connaissions ensemble l’apogée

Pour que nos corps se frottent et restent haletants

L’un sur l’autre – l’un et l’autre comme un seul – allongés

 

Je me souviens de toi et de cette lenteur

Calculée et savante qui me faisait frémir

Impatiente et ardente – c’était ça le bonheur

Quand ta main s’approchait je tremblais de désir

Et ton amour pour moi était comme une offrande

Nous étions tout collants de sueur et de joie

Entraînés tous les deux dans une sarabande

Qui cernait nos envies et aussi nos émois

 

Ton sexe tes doigts ta bouche tout était confondu

Les jeux que nous jouions n’étaient pas interdits

Et je m’étais ouverte attendant ta venue

Car tu m’apporterais un nouveau paradis

Nos gestes se croisaient    chacun voulant offrir

À l’autre son plaisir – cherchant mais pas longtemps

Les coins les plus secrets afin de découvrir

Le meilleur dans le corps et le meilleur moment

 

Quand tu exacerbais ma sensibilité

Quand tu savais comment il me fallait jouir

Quand tu utilisais ta sensualité

Tu me connaissais tant et comment m’assouvir

Je  pense qu’à nous deux dans nos humeurs mêlées

Nous inventions des jeux nous trouvions des ressources

Nous étions les artistes des joies multipliées

Et par cet amour-là  nous buvions à la source

 

 

 Françoise CASTERA

Publié dans Poésie

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J
<br /> Profond, Jean-Claude ! Et Zola s'appelait Emile, non pas Emilie ! Clin d'oeil pour ce que j'ai écrit plus haut : oui, les hommes parlent très bien de la chose également ...<br />
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J
<br /> Albine se livra. Serge la posséda.<br /> <br /> <br />   Et le jardin entier s'abima avec le couple, dans un dernier cri de passion. Les troncs se ployèrent comme sous un grand vent ; les herbes laissèrent échapper un sanglot d'ivesse ; les<br /> fleurs, évanouies, les lèvres ouvertes, exhalèrent leur âme ; le ciel lui-même, tout embrasé d'un coucher d'astre, eut des nuages immobiles, des nuages pâmés, d'où tombait un ravissement<br /> surhumain. Et c'était une victoire pour les bêtes, les plantes, les choses, qui avaient voulu l'entrée de ces deux enfants dans l'éternité de la vie. Le parc applaudissait formidablement. <br /> <br /> <br /> Émile Zola, La Faute de l'Abbé Mouret (1875)<br />
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J
<br /> Que dire de plus, Françoise, toute la beauté de l'expression subtile des sentiments et gestes de l'amour vue par une femme ... Bravo!<br />
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E
<br /> Oui, intime et beau!<br />
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C
<br /> Un très beau texte plein de sensualité. <br />
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