Daniel Plasschaert a lu "Nouvelles entre chien et loup" de Micheline Boland
"Nouvelles entre chien et loup", critique de Daniel Plasschaert
Entre rencontres inattendues ou espérées, attendues et rêvées. Entre bancs et fontaines, chambres d'hôpitaux et tables de restaurants, les personnages de ces nouvelles posent des questions au lecteur; une de ces questions parle de la fragilité du bonheur et du destin.
En un instant, tout peut basculer dans une vie. Dans un sens comme dans un autre, il suffit d'un regard, d'un objet, d'une attention qui se porte sur un détail insolite, d'un rayon de lumière, d'une toute petite décision prise au début de la journée.
À la lecture de ces nouvelles, on est tenté de jeter un pont entre elles et sa propre vie. On découvre des liens, des similitudes ou on les invente, on se revit en miroir, on pénètre dans le récit, on en fait partie.
Quelquefois nous vient l'impression de suivre tel ou tel personnage, dans la rue, dans un parc, on s'assied à sa table, on l'écoute parler ou penser. On anticipe ses réactions, on l'observe et l'on suit le cheminement de ses sentiments.
J'ai croisé Simenon dans ces atmosphères, certaines descriptions. Ce n'est pas Simenon, c'est sa compagnie discrète, en arrière plan. Comme s'il rêvait que ces petits tableaux psychologiques puissent devenir des intrigues. On n'en est pas loin.
L'un ou l'autre de ces personnages n'aurait-il pas des intentions cachées ? On ne le saura peut-être jamais. Où alors c'est à nous de pousser l'écrivain à devenir détective, oui, détective des âmes.
Daniel Plasschaert
danofsky.be