En passant par Israël de Mireille Pierson, avis de blog, http://dodoniver.blogspot.fr/

Publié le par christine brunet /aloys

 

 

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En passant par Israël de Mireille Pierson - Editions Chloé des Lys

Roman initiatique classique, En passant par Israël nous fait partager la vie de Laura. Troisième fille d’une famille modeste, Laura est une surprise. Cet état de fait la poussera sans arrêt à rechercher sa place auprès de ses proches. Il s’agit donc d’une plongée dans la construction d’une personne, d’une personnalité. Nous suivons Laura de sa plus tendre enfance à l’accomplissement de sa construction : quand elle se retrouve enfin entière et en accord avec elle-même. 

Ce court roman est donc avant tout un chemin : le parcours d’une âme pour trouver sa place dans ce bas monde. Il pioche à la fois dans la psychologie, la psychanalyse ou la philosophie. 
Il y a d’abord l’enfance et ses blessures indélébiles qui forgent un individu. Il y a ensuite le drame dans toute son horreur et son traumatisme. Puis il y a le voyage et la découverte progressive de soi et de son âme. Enfin il y a la délivrance : l’acceptation de son être dans son intégralité et l’acceptation de la vie dans ses douleurs et ses joies.
C’est donc ce parcours que nous livre l’auteur dans un récit où se mêlent ombre et lumière à l’image de la vie. Laura c’est vous... c’est moi... c’est chacun de nous et personne à la fois. 
Malgré une nette bonne volonté, l’auteur n’arrive toutefois pas à sortir des poncifs ordinaires ultra connus de la psychologie et de la spiritualité. Rien d’original à attendre de ce côté-là. 

Du côté des personnages, l’auteur nous peint des personnages suffisamment complexes et cohérents.
Touchante, son héroïne Laura l’est assurément. Elle est le personnage principal. L’auteur nous montre comment se créent ses blessures et les moyens que le personnage met en œuvre pour s’en affranchir, s’en guérir. Sa psychologie est donc très poussée et c’est un personnage très construit. 
Autour de Laura gravite sa famille :
- sa mère, une femme forte, le pilier sur lequel chacun s’appuie. 
- Son père qui sera le catalyseur des blessures, un homme fragile.
- Et ses sœurs qui mettent en lumière la différence de construction de soi dans une même fratrie et illustrent parfaitement qu’une même situation aura des effets fort différents sur les individus selon leur tempérament ou leur vécu respectif. 
La vie ce n’est pas que soi et sa famille c’est aussi les amis, les rencontres, les épreuves... Assez manichéen sur ce point, les amis de Laura vont systématiquement l’aider à avancer. Alors que d’autres personnages qu’on ne peut pas qualifier d’ennemis vont systématiquement lui porter préjudice. Peu de personnages arrivent à faire le lien entre ces deux extrêmes. Citons José ou Djon qui sont de parfaits ersatz du père de Laura. Au passage, rien de bien étonnant : c’est de notoriété publique qu’on recrée régulièrement les mêmes situations.
Dans l’ensemble les personnages sont donc plutôt manichéens mais suffisamment construits pour être crédibles.

La vie de Laura est détaillée, l’auteur analyse parfaitement la construction de son personnage, comment les événements l’influencent, le changent. Sans s’affranchir des classiques du genre, c’est un roman initiatique efficace. Emprunt de spiritualité, on a l’impression que l’auteur y a déversé beaucoup de sa personne et de son propre parcours. Un petit bémol ce pendant, à titre personnel, j’ai trouvé que la mise en place des petites fêlures de l’héroïne prennent beaucoup de place par rapport à ses démarches de construction de soi et de spiritualité. Puis quand tout va enfin bien pour elle c’est fini... à croire qu’on ne pouvait être spectateur/lecteur que des noirs passages de la vie de Laura et que son HappyEverAfter est privée et qu’il serait indiscret de chercher à en savoir davantage. J’admets volontiers que l’important n’est pas le but mais le chemin. Cependant, j’ai eu une impression de fin un peu trop rapide. L’enfance est extrêmement développée puis les étapes sont de moins en moins développées comme un grand coup d’accélérateur sur le chemin. Petit bémol donc pour moi de ce côté-là.
Passons à présent à un aspect plus technique... L’écriture est simple et accessible. Le roman est facile à lire et vraiment abordable ce qui est un gros point positif pour le genre. En effet, les romans initiatiques sont souvent difficiles à lire par leur digression philosophique intempestive. Ici, bien que le roman soit nettement affilié à la catégorie de part ses thèmes abordés et il reste un livre agréable et Mireille Pierson une auteure à suivre.


En résumé, des défauts, des qualités, En passant par Israël est un premier roman d’une auteure à suivre. C’est une agréable découverte et je remercie grandement les Éditions Chloé des Lys et le forum Accros et Mordu pour m’avoir permis de le lire.

 

 

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Un autre avis sur http://www.book-and-cook.blogspot.fr/

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E
<br /> Voilà une note de lecture très bien détaillée, on sait vers quoi on va et à quoi s'attendre. Beau déploiement de vie et de son itinéraire...<br />
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C
<br /> Un livre qui relate la construction psychologique d'un être humain, l'enfance, les blessures, les influences, la famille. Un livre à mettre entre toutes les mains. <br />
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