Hugues Draye, Le Balcon
Un texte qui sort peut-être de l'oeuf et qui devient déjà chanson ...
Y a beaucoup de balcons dans le coin où j'habite et dans les rues que je dessers, en tant que facteur ...
LES BALCONS
Les balcons, rue des Boers, rue d'Vergnies, rue Tombeur
Balisent et guident mes pas de randonneur
Peints en noir, la plupart du temps, ils devinent
Les anxiétés matinales qui me minent
Quand le temps, toujours le temps, bouscule mon temps
Quand les lacets de mes souliers volent au vent
Par dizaines, leurs colonnes droites ou ondulantes
Soutiennent ou laissent éclore, en permanence,
Des clés d'sol, des plumes de cygne, des bouts d'épées,
Des ancres de navire, des trèfles renversés
Ils partagent, ils reçoivent, aussi souvent que moi,
Les clins d'oeil d'un sapin égaré sur un toit
Ou d'une tenancière de bistro, occupée
A réchauffer son bouillon ou à repasser
Les balcons, rue des Boers, rue d'Vergnies, rue Tombeur
Balisent et guident mes pas de randonneur
Mieux que moi, ils se protègent et me protègent
Des ombres vivantes derrière leurs persiennes
Qui s'entredéchirent sans doute à cause d'un
Loyer à payer, d'un vol ou d'un lieu commun
Si, parf miracle, Doisneau ou Cartier-Bresson,
Visionnaires et photographes de renom,
S'étaient attardés en ces lieux particuliers,
Ils en auraient tiré, bien des instantanés
Les balcons, rue des Boers, rue d'Vergnies, rue Tombeur
Balisent et guident mes pas de randonneur
Peints en noir, la plupart du temps, ils devinent
Les anxiétés matinales qui me minent
Quand le temps, toujours le temps, bouscule mon temps
Quand les lacets de mes souliers volent au vent
Hugues Draye
www.myspace.com/huguesdraye