D'une mère à l'autre, un poème de Françoise Castera
D’une mère à l’autre
tu vas retrouver ta maman
mais ta maman chéri c’est moi
vas-tu faire fi de tout ce temps
où j’étais toujours là pour toi
pourquoi es-tu parti si loin
tu ne m’as pas dit au revoir
et apparemment sans chagrin
sans émotion sans un regard
as-tu crains que je me révolte
as-tu crains aussi mes sanglots
ce que j’ai semé je récolte
tu n’es pas un être falot
tu es un homme et tu es fort
tes sentiments sont en veilleuse
pourras-tu me sourire encore
pourrais-je encore être joyeuse
je suis celle qui t’accueillit
et aussi celle qui t’a cueilli
quand tu étais dans la souffrance
et quand tu vivais dans l’errance
quand tu étais un tout petit
un oisillon hors de son nid
un petit bonhomme de rien du tout
un petit bonhomme perdu, partout
pourquoi es-tu parti si loin
je suis ta vie et ton pays
et mon amour n’a pas de fin
je t’ai aimé plus que ma vie
si ma raison comprend ta quête
c’est mon amour qui la refuse
je resterai toujours inquiète
et te présente des excuses
si jamais je ne peux te revoir
je ne pourrai pas oublier
nos premiers mots ni nos espoirs
ni ta façon de m’enserrer
si tu retrouves ta maman
dis-lui combien je t’ai aimé
dis-lui comment je t’ai aimé
et que tu m’appelais « maman »
Françoise Castera